A quoi ressembleront les stations de ski en 2025 ? – Stewart Sheppard

A priori a celles d’aujourd’hui. Mais en réalité, nous n’en avons aucune idée, car les « black swan events* », sont par définition imprévisibles. A vrai dire autant regarder dans une boule de cristal… ou pas !

Certains facteurs qui vont influencer les stations existent déjà et vont s’amplifier au cours de la prochaine décennie. On y retrouve (sans ordre d’importance) des facteurs environnementaux comme les effets de l’accélération du changement climatique, des facteurs « business » comme l’augmentation du prix de l’énergie et la question de sa disponibilité et enfin des facteurs sociologiques tels que les changements dans les demandes des consommateurs, de nouveaux profils de consommateurs et le développement de nouvelles formes de concurrences et/ou de nouvelles destinations.

Cette infographie sur le futur des stations tente de caractériser ces facteurs et de les mettre en lumière. Non pas pour apporter des solutions, car chaque station devra trouver des réponses qui lui sont propres, adaptées à l’expression locale de ces mêmes contraintes pourtant d’ordre global. Mais plutôt pour amener chacun à identifier ses faiblesses. Le point névralgique ou l’une ou l’autre de ces contraintes va mettre en danger son modèle économique, afin de pouvoir prévenir les problèmes et réagir de façon adéquate.

  • Quels sont les risques les plus importants pour votre station, pour votre entreprise ?
  • Est-il possible d’influencer ces facteurs de risque ?
  • Si oui, quels sont les moyens qui vous permettent d’agir dessus : investissements, lobbying, veille concurrentielle, nouveau business model, nouveaux produits, etc.

En définitive il s’agit de considérer l’idée de « Darwinisme économique » : comme pour les dinosaures, ce ne sont pas les plus grosses entreprises qui survivent mais bien celles qui s’adaptent à leur environnement.



* Taïeb Nicolas N., The Black swan, the impact of the highly improbable, Random house publishing group, 2007

Stewart Sheppard

Interview de Patricia Gallot-Lavallée, designer d’émotions et auteur des livres J’Adooore

 

Patricia Gallot-Lavallée est designer d’émotions, enseignante et auteur de plusieurs livres, dont le désormais incontournable ouvrage de référence en la matière : J’Adooore (vous pouvez retrouvez les résumés ici, et encore ici). Elle a mené plusieurs années de recherche et d’expérimentation auprès des plus grandes marques (MyLittleParis, Baccarat, etc.) pour réussir à décrypter les facteurs clés de succès des opérations marketing & communication génératrices de « buzz » et d’émotions. Nous avons eu la chance de la rencontrer. Interview.

 

SWiTCH : Quel est votre parcours académique et professionnel ?
Patricia Gallot-Lavallée : Alors d’abord, il y a quelque chose que je trouve énervant, c’est de toujours demander ce que les gens ont fait comme études, comme si on pouvait baser la crédibilité de quelqu’un sur des choix faits avant l’âge de vingt-cinq ans ! J’ai eu la chance de ne pas faire d’études, de ne pas être mise dans une case, étudier un sujet spécifique pendant des années. Plus jeune, je voulais apprendre l’anglais, alors je suis partie en Angleterre, après j’ai eu envie d’apprendre le russe, donc je suis partie en Russie. Le Japon me tentait mais les Japonais me faisaient peur, alors je n’y suis pas encore allée ! (Rires)

Je suis partie en Angleterre deux ans et deux ans en Russie. En Russie, c’était l’ennui mortel… Heureusement j’avais une bande d’amis, et puis c’était les débuts d’Internet. Alors, j’ai décidé d’apprendre comment faire un site Internet. Je me suis formée toute seule à la création de pages Web. J’avais un ordinateur pourri, même pas Dreamweaver, c’était le Notepad et le système D !

J’ai toujours pensé que tout était logique et que rien n’était magique. C’est un enseignement que je réutilise aujourd’hui, dans mes cours, qui vient de cette période de ma vie et qui a eu un fort impact. Je continue d’appliquer ce mantra, toujours avec curiosité.

Après la Russie, je suis revenue en France avec le désir de créer des sites Internet ; c’était en pleine bulle Internet et tout le monde demandait des sites web. J’ai été embauchée dans l’entreprise de mon frère, paysagiste. Ce furent mes premiers pas, « à tâtons », je touchais un SMIC et mon frère me donnait un peu de travail, mon père aussi… six mois plus tard, je les sentais frileux, je suis donc partie. J’ai envoyé quarante candidatures, dont une au Journal du Net, en pleine expansion à l’époque. Il y avait des journalistes qui arrivaient tous les jours, et en quinze jours, j’étais Responsable Réseaux ! On me demandait de faire des sites dynamiques. Et je demandais : « Des sites dynamiques ? Mais qu’est-ce que c’est ?! ».

J’avais ma dose de stress, mais c’était vecteur de motivation. J’étais à fond tout le temps ! Je me rappelle me réveiller une nuit à trois heures du matin « Oh ! J’ai oublié d’envoyer la mailing liste ! ». Et puis, travailler avec moi c’est terrible car il y a des choses que je comprends mais que je n’arrive pas à expliquer et je ne comprends donc pas que les autres ne puissent pas les comprendre. Alors je m’énervais beaucoup ! Je travaillais avec des graphistes, le directeur de la publication, etc. c’était vraiment motivant et très riche. Un jour, quelqu’un m’a dit : « C’est dingue, quand tu décides d’apprendre un truc, tu es une vraie éponge ». Le directeur financier me voyait souvent arriver avec un nouveau bouquin, et mon chef me disait : « J’ai compris que pour t’épanouir, il faut que je change ton poste tous les six mois, sinon tu t’ennuies trop ».

C’est à ce moment-là que j’ai commencé à m’intéresser à l’ergonomie dynamique des pages, je suis allée beaucoup plus loin dans l’idée de la fonctionnalité d’un outil. Et au bout de trois ans, je suis partie et j’ai monté ma société, j’étais vraiment portée sur l’ergonomie, avec comme base l’architecture de l’information. Je fais vraiment la différence entre l’ergonomie et l’architecture de l’information. L’architecte, il va penser « base de données », « référencement naturel » ce qu’un ergonome ne fait pas forcément, ou moins naturellement.

Quand je pense au site pluzz.francetv.fr, c’était l’une de mes plus belles réalisations à l’époque, c’était quand même très excitant de sentir que l’on travaille sur un site qui va servir, car là clairement l’utilisateur a un besoin défini et il veut que ce soit efficace, simple, c’était vraiment la recherche de la simplicité. Et c’était tellement « simple » que le mot ne venait plus à l’esprit, le site parlait de lui-même.

Et puis comme d’habitude, au bout de plusieurs années, j’en ai eu marre. Je me suis rendue compte que tout le monde me demandait de régler des problèmes, de rendre les choses plus simples, plus organisées etc. Mais jamais personne ne me demandait de créer du « Waouh ! », du « Coool », de la « Suprise », du « Supeeer ». Cela devenait évident que ce qui manquait c’était de l’émotion positive. Et quand on y réfléchit, c’est évident, j’entends : si tu veux que ton contenu soit viral, il faut créer de l’émotion, et c’est comme ça que je suis devenue naturellement « Designer d’Emotions».

SWiTCH : Comment en êtes-vous venue à l’écriture de livres ?
PGL : À un moment je suis partie au Canada… Ah oui, j’ai oublié de le dire… ! Je suis partie neuf mois, six durant lesquels j’ai travaillé puis trois durant lesquels j’ai voyagé aux Etats-Unis. En fait j’avais dans ma liste de rêves d’aller habiter à New York, alors j’y suis allée. Là-bas je n’avais pas le droit de travailler donc c’est là que j’ai commencé à écrire. J’étais dans la bibliothèque où Carrie Bradshaw (Personnage de la série à succès Sex and The City, ndlr) essaie de se marier, et je me rappelle qu’à l’époque les modes de navigation c’était toujours un bandeau en haut, un bandeau à gauche et en plus c’était mal implémenté ! Alors j’ai décidé de regrouper tout ça pour créer un référentiel, car nous n’avions pas de référentiel. Et j’ai commencé à écrire.

Je me suis dit « un livre c’est un peu comme un Power Point », et des PowerPoint j’en fais tout le temps ! Désacraliser le livre et le fait d’être un auteur m’a permis de me lancer. Psychologiquement, c’est hyper dur d’écrire un livre, c’est une bataille contre lsa petite voix intérieure qui est toujours en train de tout critiquer. Elle est aussi forte que moi, ma critique intérieure !

SWiTCH : Qui sont vos clients ?
PGL : Des marques, des restaurants et des écoles supérieures.

SWiTCH : Quelle est votre plus grande satisfaction dans votre métier ?
PGL : Quand on cherche la simplicité et qu’on voit qu’on l’a. Quand on cherche l’émotion et qu’on la voit sur le visage des gens. Quand on cherche la viralité et qu’on la voit. Typiquement sur pluzz.francetv.fr, on a atteint un niveau de simplicité tel que les gens ne pensent même pas à la phrase « c’est tout simple ». Je trouve ça beau.

SWiTCH : Quelle est votre plus belle réalisation avec vos étudiants ?
PGL : Je pense que ce sont les Buzzies Awards ! Il y a cinq ans que je donne des cours à l’IIM (Institut d’Internet et du Multimédia) et dans cet établissement ils ont la bonne idée de laisser les enseignants indépendants sur leurs modules, c’est plus ou moins cadré.

Je voyais que beaucoup d’étudiants pensaient que pour réussir il fallait travailler dur et longtemps. Et je n’étais pas d’accord. J’ai vu des gens qui en quinze jours ont écrit des best-sellers. Pour illustrer mon point de vue, je leur ai proposé de créer une application, et leur ai demandé en quinze jours de créer du Buzz et du trafic sur celle-ci, si possible au moins 5 000 visites. La première année, seulement une personne a réussi, la deuxième, deux personnes… cela fait plusieurs années maintenant. Cette année, il y en a un qui a eu 250 000 visiteurs uniques sur son site, un autre groupe est passé sur NRJ, alors que le site a été conçu en deux jours ! J’étais assez contente de cette édition là car tout d’abord le Directeur de l’école est rentré dans l’amphi au début pour donner une certaine solennité au lancement du module. Et à la fin de la semaine, j’ai croisé un étudiant dans les couloirs, et il m’a déclaré « De toute façon, les Buzzies Awards c’est une expérience ! », avec les mots qui lui manquaient, les mains qui se tordaient, etc. Le Directeur aussi m’a dit « c’est vrai que c’est une expérience ». Il faut voir aussi les photos des étudiants avec leurs projets : il y en a qui ont honte, d’autres qui sont fiers, d’autres qui se marrent… C’est quelque chose qui montre comme les étudiants sont formés.

SWiTCH : Et avec vos clients ?
PGL : La plus belle et la plus concrète c’est la carte du Vivier, un restaurant de fruits de mer. Les clients sont des gens qui cherchent une émotion calme, des gens qui reviennent… j’ai aussi écrit le menu pour qu’il contienne de l’humour. Et généralement avec l’humour, les gens s’attendent à du graveleux… mais ce n’est pas vrai, il y a pleins de types d’humour dans la publicité, complètement acceptables. Dans la carte on cherchait l’ergonomie et la simplicité. Donc l’été quand il y a énormément de gens, ils lisent juste les plats, mais en septembre-octobre, les couples ont tendance à beaucoup plus lire la carte, et les retours sont toujours les mêmes « ah qu’est-ce qu’elle est sympa cette carte » !

SWiTCH : Quelles sont les plus grandes difficultés que vous rencontrez dans l’exercice de votre métier de designer d’émotions ?
PGL : Pour l’instant, c’est que, pour l’instant dans la tête des gens, le métier n’existe pas. Les gens ne se posent quasiment pas cette question-là. Les gens ne voient pas ce que l’on vend, ça prend du temps de leur expliquer et encore plus pour qu’ils comprennent. J’ai rencontré des difficultés lié au client, car si émotionnellement je ne suis pas dans le camp de mon client, j’ai du mal à me lâcher et à apporter quelque chose.

SWiTCH : Il faut absolument que vous aimiez les produits/services de votre client ?
PGL :
Je vais toujours chercher en quoi je l’aime ou en quoi les gens l’aiment. J’ai quand même besoin de beaucoup de fraîcheur. Si je suis fatiguée, exténuée et stressée, je n’ai pas la force que cela demande. Je ne peux pas me permettre d’en faire trop tout le temps dans mon métier. Dans le mot « expérience » il y a cette notion de quelque chose que l’on n’a jamais fait, donc ça veut dire innover.

SWiTCH : Quels conseils donneriez-vous à quelqu’un qui aimerait se lancer dans ce métier ?
PGL : Patience et persévérance ! Mais aussi de la méthodologie, car à la base, il y a beaucoup de peur, car il y a une promesse non négligeable : de l’émotion, et ce n’est pas facile.

SWiTCH : Comment voyez-vous votre métier d’ici cinq ou dix ans ?
PGL : Toujours autant un métier de niche. Car l’être humain, depuis des millénaires, met les gens dans des cases. Personnellement, j’espère que dans dix ans je serai là où j’ai envie d’être, à savoir réaliser des choses qui durent et avoir une expertise qui fait faire « waouh » aux gens !

SWiTCH : Selon vous, quelles sont les clés pour un brainstorming réussi, pour qu’un processus créatif s’enclenche ?
PGL : Il faut les bonnes contraintes ! Le cerveau humain a besoin de contraintes. Si l’espace est trop grand, le cerveau humain est perdu. Réussir à poser les bonnes contraintes et poser les bonnes questions. Et ensuite, les gens vont avoir des idées après avoir dormi, ou en marchant… ce n’est pas en un temps donné que les idées viennent. D’ailleurs la tente 2″ de Quechua vient d’une ballade. Un chef de produit qui s’appelle Jean Philipe a décidé d’emmener un groupe d’amoureux de la montagne en ballade, et en plein milieu de la montagne il demande « comment on pourrait rendre la montagne plus confortable ? ». Tout le monde réfléchit, et il y en a un qui sort : « Moi ce que j’aimerais c’est pouvoir lancer ma tente et qu’elle se monte toute seule ». Tout le monde a rigolé, mais le chef de produit a fait le lien avec les tentes Pop-Up des enfants. Apres trois ans de R&D, cette tente est devenu un Best-Seller mondial.

SWiTCH : Est-ce que créer c’est forcément innover ?
PGL : Non, il y a beaucoup de plaisir à copier et créer sa propre version.

SWiTCH : Quel serait votre projet rêvé ?
PGL : Le design expérience des thermes d’Evian… Parce que je suis allée les visiter et c’est vraiment intéressant car ils ont appliqué le branding d’Evian très, très loin. Mais en même temps j’ai vécu la même expérience spa qu’a Belle Ile en Mer. Et vraiment il manque une expérience différenciante. C’est une marque très riche, il y a tellement de quoi appliquer le yin yang à l’espace spa, en termes de marketing et de marché… c’est non négligeable. J’adorerais travailler sur un tel projet ! Sinon j’aimerais travailler avec Robuchon sur un nouveau projet de restaurant végétarien, car le végétarien a vraiment besoin d’être repensé.

SWiTCH : Quelle est l’émotion ou quelle devrait être l’émotion la plus recherchée par les entreprises ?
PGL : Le privilège.

SWiTCH : Est-ce vraiment une émotion ?
PGL : En quelque sorte ! C’est celle qui marche le mieux sur ventesprivees.com, mylittleparis, etc. C’est une émotion qui n’est pas difficile à créer. Ça et l’ingrédient secret (à découvrir dans le 6ème livre de la série J’Adooore, ndlr) bien sûr… 😉

SWiTCH : Est-ce qu’il y a un sujet que nous n’avons pas abordé mais dont vous auriez aimé parler ?
PGL : Créer une profession c’est être pleine de doutes tout le temps… Je cherche à changer de rôle socialement, et ce n’est pas facile.

SWiTCH : Merci Patricia !

 

Comment nettoyer les océans des déchets plastiques ? – Boyan Slat

Boyan Slat (@BoyanSlat, Delft, 1994) combine l’écologie, la créativité et la technologie pour s’attaquer aux problèmes mondiaux du développement durable. Son cheval de bataille : la pollution plastique des océans de notre belle planète. Avec son concept appelé Marine Litter Extraction (littéralement « Extraction de déchets marins ») Boyan Slat – qui n’a pas encore 20 ans – propose une solution radicale de nettoyage, pour laquelle il a remporté le prix du meilleur dessin technique 2012 à l’Université de Technologies de Delft (Pays-Bas).

Découvrez ici sa présentation (TEDxDelft, Durée : 11’22 – Sous-titré en Français) pour le moins impressionnante, dans laquelle il explique comment les océans pourraient « s’auto-nettoyer » en 5 ans :

Retour sur l’International Snow Science Workshop 2013 (2ème partie)

Après un début de semaine riche en rencontres et en conférences (Lisez notre premier article sur le sujet ici), retour sur la fin de la semaine à l’ISSW 2013…

Une journée « terrain » à Chamonix

Au cœur de cette semaine intense en présentations et en conférences scientifiques, une journée sur le terrain à Chamonix a permis d’oxygéner tous les cerveaux ! La météo peu clémente et peu propice aux excursions initialement programmées a favorisé une convergence de tous les groupes vers l’Aiguille du Midi. Les congressistes venus du monde entier, visitant Chamonix pour la première fois pour la plupart, ont pu traverser la mer de nuage et profiter d’une vue époustouflante à 360 degrés sur les sommets environnants. La journée était gagnée !

À cette occasion, les problématiques locales de fréquentation des grands itinéraires classiques d’alpinisme et des principaux couloirs d’avalanche de la vallée de Chamonix ont été abordées par les responsables du secours en montagne (PGHM).

Le retour à Grenoble

Après cette coupure du mercredi, les journées du jeudi et vendredi ont repris le même rythme soutenu qu’au début de la semaine avec l’alternance de conférences et de présentations de posters scientifiques. Les séances plénières avaient cette fois-ci une orientation un peu plus pratique, tournée vers le terrain.

Jurg Schweizer, chef de l’Institut WSL pour l’étude de la neige et des avalanches de Davos a fait un lien immédiat entre l’aspect scientifique et l’aspect pratique. Selon lui, « le but de toutes ces recherches est de mieux prévoir les avalanches. Certaines avancées en laboratoires sur les propriétés de la neige sont par exemple quasi-immédiatement transposables sur le terrain ».

Nous avons également assisté à d’autres colloques tels que :

  • Les propriétés micromécaniques  des couches fragiles du manteau neigeux.
  • L’effet des plantations forestières sur la stabilité de la neige
  • L’échelle du risque d’avalanche
  • Le positionnement légal de la sécurité des avalanches sur les pistes de ski en Autriche
  • La traumatologie des victimes d’avalanches
  • La neige soufflée en Antarctique
  • Les avalanches de plaques à départ provoqué dans les Pyrénées Catalanes
  • La modélisation du givre de surface
  • Les caractéristiques physiques et isotopiques du manteau neigeux en Slovénie
  • La prévention du risque d’avalanche dans la vallée de Chamonix
  • L’enseignement de la gestion du risque dans la formation des guides de Haute-Montagne
  • Le futur des stations de ski en fonction des changements climatiques
  • Le processus de décision dans la gestion du risque d’avalanche, la méthode 3*3
  • Et bien d’autres encore !

Nous avons aimé la présentation de Christian Reverbel, vice président de l’ADSP (Association Nationale des Directeurs de Pistes et de la Sécurité de Stations de Sports d’hivers) et chef des pistes à l’Alpe d’Huez, sur l’utilisation de la mémoire des observations nivo-météo, réduisant les risques des acteurs intervenant sur le domaine skiable.

Nous avons particulièrement apprécié le poster de Stewart Sheppard de S2 Consulting sur les futurs changements dans les stations de ski.

En parallèle, des ateliers en petits comités ont permis d’aborder la problématique avec un aspect plus concret sur des thèmes différents tel que « Neige et avalanche : imaginons ensemble l’application informatique de demain ». Une table ronde s’est aussi réunie sur le thème «  Freeski et communication sécurité : un challenge nécessaire ».

Les réunions de professionnels

Par ailleurs, des rencontres franco-françaises réunissant des professionnels de la montagne sur des sujets précis comme la réunion du réseau des observateurs nivo-météo géré par MétéoFrance ont eu lieu ! Les observateurs nivo-météo sont ces hommes de l’ombre qui renseignent quotidiennement les prévisionnistes de Météo France avec des relevés précis récoltés sur le terrain.

Sans ces petites actions indispensables, Météo France ne pourrait pas assurer un service de prévisions si pointu. C’est donc en étroite collaboration que l’institution travaille avec les observateurs nivo-météo (principalement des pisteurs secouristes, mais aussi des guides ou des personnes chargées de la sécurité des routes de montagne).

La réunion était co-animée par Laure Froissard de l’Association des Maires de France, Bruno Vaginay de l’ANMSM, Laurence Frachon qui est coordinatrice Montagne de Météo France et par Cécile Coléou du Centre d’étude de la neige.

La soirée de Gala

La Soirée de Gala a eu lieu le jeudi soir dans les locaux d’AlpExpo avec comme point d’orgue la présentation du film Nath and Co, l’histoire d’un jeune paraplégique, Nat, qui aurait pu totalement renoncer à l’altitude… C’était sans compter sur son optimisme et ses amis, qui l’ont entraîné immuablement vers les sommets.

Le bilan par Dominique Létang

Dominique Létang, directeur de l’ANENA, a conclu ce congrès vendredi après-midi avec des chiffres très enthousiastes : 360 contributions, 250 posters, 110 présentations, plus de 750 congressistes le vendredi, et 35 nations représentées !

Cette édition a donc été un succès ! L’ANENA et ses partenaires IRSTEA et Météo-France sont très satisfaits du bon déroulement du congrès qu’ils ont su mener avec brio, et c’est avec beaucoup de joie et satisfaction que les participants du monde entiers ont quitté le palais des Congrès dans la soirée. Le prochain rendez-vous est donné à Banff pour l’ISSW 2014 ! D’ici là, les Catex Montaz auront-ils réussi à séduire Lake Louise (cf. article 1ère partie) ?

 

 

Retour sur l’International Snow Science Workshop 2013 (1ère partie)

 

Quand l’Association pour l’étude de la neige et des avalanches ANENA prend en charge l’organisation du mastodonte ISSW, c’est pour détonner dans la cours des Grands !

L’International Snow Science Workshop a pour objectif de rassembler les spécialistes et pratiquants du domaine de la neige et des avalanches. Le but de ce rassemblement annuel est de favoriser le transfert des connaissances et d’expériences entre les personnes de terrain et les têtes pensantes. Il y a peu d’autres occasions de réunir un tel panel dans un même lieu… D’ailleurs, la réputation de ce rendez-vous n’est plus à faire, l’ISSW est devenu un « immanquable » mondial. En d’autres termes, c’est le pèlerinage pour tous les experts de l’univers de la Neige et des Avalanches.

Pour sa 20ème Édition, ce congrès, habituellement Nord-Américain, a eu lieu pour la deuxième fois en Europe (Davos, 2009) et pour la toute première fois en France.

Un accueil irréprochable

L’ingrédient de base nécessaire à toute bonne recette, c’est d’abord un lieu approprié ! C’est donc à AlpExpo que les membres du comité d’organisation, ANENAIrstea et Méteo France ont choisi d’organiser ce congrès. Accueillis dans le hall vaste et lumineux, humanisé par les équipes d’organisation et les couleurs du salon d’exposants, nous avons été impressionnés par l’accueil irréprochable de l’équipe d’organisation et de communication de l’Anena. Orchestrées par Marion Bisiaux, les équipes étaient prêtes à démêler tous les imprévus et les demandes de dernière minute des uns et des autres.

Un salon de professionnels

Les deux premières journées de ce congrès ont eu un rythme relativement similaire entre séances plénières, pauses café, présentation de posters scientifiques et soirées spéciales.

Les différents partenaires et sponsors de l’évènement s’étaient regroupés sous forme d’un salon de professionnels. Les pauses entre les présentations à l’auditorium étaient un moment d’échange et de découverte des nouvelles technologies dans les différents domaines de prévention collective ou de sécurité personnelle. Étaient présents, entre autres :

Nous avons particulièrement aimé la nouvelle technologie JetForce®, fruit d’une collaboration entre Pieps et Black Diamond. Ce nouveau sac avalanche ne comprend pas une cartouche de gaz à percuter mais intègre un ventilateur qui gonfle les ballons à partir de l’air ambiant. Cette nouveauté permet les déploiements multiples dans la même journée au cas où une seconde avalanche se produirait.

Un lieu de rencontres unique

La devise du congrès étant « Une fusion de la théorie avec la pratique », c’est exactement dans ce contexte que nous avons eu l’occasion d’assister à la rencontre inédite entre Nicolas Marie de Catex Montaz et de Craig Sheppard, Avalanche Forecaster (prévisionniste avalanche) en titre de la station de Lake Louise au Canada.

Ce fut une totale découverte pour Craig Sheppard qui s’y est intéressé de près. Difficile à croire que cette technologie si présente dans nos stations européennes n’est pas du tout implantée en Amérique du Nord ! Du moins, … pas encore 😉

Des conférences enrichissantes

Suivant un rythme très soutenu, les présentations orales d’une durée de 10 à 15 min se sont enchainées dans l’auditorium principal. Traitant de sujets très variés, les présentations étaient regroupées sous différents thèmes tels que :

  • Les impacts de la neige de culture sur une station de ski et son hydro-système ;
  • Le rôle de la neige soufflé dans les schémas de prévision des risques d’avalanche ;
  • Les tremblements de terre provoquent-ils des avalanches ?

Nous avons aimé la présentation du rôle du chef des opérations lors d’une opération d’envergure présentée par le Colonel Blaise Agresti, commandant du CNISAG (Centre national d’instruction au ski et à l’alpinisme de la gendarmerie) à Chamonix.

Nous avons également apprécié l’excellente présentation d’Océane Vibert, et son guide méthodologique d’évaluation des risques. Ce guide est une aide précieuse pour les prises de décisions locales, permettant d’attirer l’attention des élus locaux face à leurs obligations de mise en sécurité de la population, excellent rappel de la réglementation. Il permet avant tout de rompre l’isolement des communautés de montagne face à leurs problématiques (guide téléchargeable sur le site de l’ANENA).

Nous avons moins aimé la réalité effrayante du processus de triage des victimes dans le cas d’une situation de multi-victimes ensevelies gérées par une équipe opérationnelle inférieure en nombre.

Tout cet échange d’informations n’aurait jamais pu avoir lieu sans une solide armée de traducteurs officiels qui se sont relayés continuellement pour assurer la traduction simultanée d’un jargon scientifique et technique. Bravo à eux pour avoir su traduire neige roulée, avalanche de plaque friable et hydrologie synergétique en quatre langues !

Des soirées spéciales

La soirée de lundi soir a fait honneur aux Dames lors de la Diva’s night qui a eu lieu au cœur de l’ancien couvent Sainte-Cécile à Grenoble où s’est dorénavant installé le célèbre pâtissier traiteur lyonnais Pignol.

Ont été mises à l’honneur les deux Divas (une scientifique et une pratiquante) sélectionnées pour recevoir une bourse de voyage afin de venir au congrès, ainsi que les deux Divas élues de l’année.

Il s’agissait d’Océane Vibert pour son incarnation de la théorie ET de la pratique (à la fois pisteur secouriste et auteur du guide pratique à l’attention des élus et des services communaux pour la gestion d’une crise avalanche) et Margarita Eglit, de l’université de Lomonosov à Moscou, pour l’ensemble de son travail scientifique dans le domaine de la connaissance de processus avalancheux.

La soirée de mardi soir a eu lieu à Sainte Hélène du Lac dans les locaux de Tas, le sponsor principal du congrès. Ce fut l’occasion de découvrir les différents moyens de déclenchements préventifs d’avalanches proposés par TAS et les nouvelles technologies telles que DAISYBELL®, la solution de déclenchement d’avalanches à distance héliporté au-dessus de la zone choisie.

En résumé, lors de ces deux premiers jours de congrès, nos coups de cœur ont été :

  • La cloche Clarine qui sonne la fin de chaque récré pour inviter tous les congressistes à rejoindre l’auditorium !
  • La qualité de la pause-café du matin, avec des pâtisseries-maison exceptionnelles. Grâce au Traiteur Païza la qualité de réception à la française a été honorée !
  • Les caricatures d’Alexis Nouailhat, toujours là pour illustrer l’ambiance du jour !

Rendez-vous très vite pour le résumé de la deuxième partie de la semaine !