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ISPO 2014, retour sur la 42ème édition

Du 26 au 29 Janvier 2014 a eu lieu la 42ème édition du salon ISPO à Münich (Allemagne), la grande messe internationale annuelle pour les marques et équipementiers des sports outdoor. SWiTCH était invité à y faire une conférence sur le retour sur investissement des médias sociaux pour les marques et les magasins de produits outdoor. Nous en avons profité pour faire un tour non exhaustif des stands et prendre le pouls des tendances pour l’hiver prochain. Retour d’expérience.

Cette année encore, nous en avons parcourus des kilomètres pendant notre visite ! En quête d’originalité et de nouveauté, nous avons été bien déçus :

  • Des stands pas très originaux, à l’instar du manque de peps de l’industrie en ce moment;
  • Pas de véritable innovation dans le textile, ni dans le matériel, faute de moyens pour investir en R&D;
  • Les mêmes coloris et coupes pour toutes les marques ou presque – achèteraient-elles toutes les carnets de tendances auprès de la même agence ?
  • Des exposants pas toujours enthousiastes pour l’avenir.

L’effet « crise » est-il vraiment la cause de ce manque de panache ? Oui et non. A en croire de nombreuses marques, il y a bien un effet crise, qui a obligé les acteurs de l’industrie à se recentrer sur leur coeur de métier et leurs produits phares. On constate ainsi des gammes plus petites et moins éparpillées. Mais les marques réalisent aussi que les attentes des consommateurs ont beaucoup changé et elles tentent de s’y adapter peu à peu. Ce mouvement d’ajustement ne peut pas se faire d’un claquement de doigts et nous sommes cette année dans une période de transition.

Dans ce contexte, l’ambiance générale était donc plutôt studieuse en journée. Münich reste néanmoins l’une des capitales mondiales de la bière et les soirées y sont toujours très festives. Nous avons ainsi été épatés par le concert live donné dans le plus pur style d’AC/DC sur le stand du lunetier français Julbo.

Nous retiendrons tout de même quelques nouveautés surtout chez les accessoiristes et chez l’un de nos clients (qui ne nous paye pas un centime de plus pour cet article, au cas où des mauvaises langues se délieraient 🙂 ) :

Merrell : Enfin deux modèles pour faire du trail running ! Le chausseur américain propose désormais la AllOut Fuse (plus souple, donc idéale sur route) et la AllOut Rush (plus rigide, donc idéale en pleine nature et en montagne);

Dainese : Les protections pour coudes et genoux en structure nid d’abeille et caoutchouc « pro shape« , qui absorbent très bien les chocs et rediffuse les ondes dans la mousse à mémoire de forme;

Toujours chez Dainese : Le casque « Brocks » qui se comporte comme un casque de moto : contrairement à tous les autres casques du marché des action sports, il s’enfonce en cas de choc mais ne se fend pas, permettant ainsi de garder la tête protégée jusqu’à la fin de la chute ou de la collision de la victime.

Zamst : La genouillère EK5 qui est dotée de deux tiges en résine pour le maintien latéral, d’un renfort en demie Lune pour apporter de la stabilité à la rotule, d’un strap croisé pour assurer le maintien du tendon quadricipital et d’un nouveau matériaux « straflex« , plus léger que le néoprène. Le produit ne sortira pas avant mars 2014, donc ce n’est pas la peine de vous précipiter chez votre revendeur tout de suite !

Parmi les équipementiers, notre attention a été attirée cette année par :

  • Idris : Petite marque, créée par Thomas Greenall aux Houches en 2009, et qui compte déjà 5 modèles de ski alpin – un modèle de ski de randonnée sera disponible à partir de 2015. Cette année, Tom et son associée ont produit 70 paires de leurs propres mains uniquement avec du chêne, du sapin, du lin, du bambou et de la résine bio. Ils ont remporté deux ISPO awards – Environnemental Excellence et Ski Hors Piste – pour leurs produits en 2013.
  • Yoni : Marque portugaise qui propose un concept pour le moins original : 3 modèles de surf en bois sont disponibles et chacun d’entre eux est personnalisable par les shapers, à condition de venir vivre sur place, dans leur éco lodge, pendant les 6 à 10 jours de fabrication. Le prix de l’hébergement et des savoureux repas est inclus dans le celui de la board (à partir de 600 €), ce serait donc dommage de s’en priver !

Pour conclure sur le matériel, nous notons que le « Made in France » a toujours la côte. Les responsables des marques présentent sur le très sympathique « Camp de Base » organisé par OSV peuvent en témoigner (Henjl, La Chaussette Française, Le Drapo, MILF et bien d’autres encore…).

Enfin, si vous n’avez pas pu assister à la conférence que nous avons tenu devant plus de 200 personnes, nous partageons ici nos slides et vous invitons à nous contacter si vous souhaitez un complément d’information !

Rendez-vous l’année prochaine pour ISPO 2015 !

Crédit photos : Armelle Solelhac

European Outdoor Forum 2010 – 2ème journée

Et c’est reparti pour une journée de conférences ! Pas facile de se lever ce matin, car le diner avec les « speakers » et quelques participants s’est prolongé tard dans la nuit…

Ce matin, nous avons commencé par regarder vers l’avenir avec le Prof. Eckehard Fozzy Moritz (Directeur de SportKreativWerkstatt) pour savoir à quoi ressemblera l’outdoor en 2025. Dans cette présentation brillante et pleine d’humour (on se souviendra notamment de l’entrée de notre orateur sous un tonnerre d’applaudissement et sur un fond d’images vidéo d’un concert d’ACDC !), Fozzy Moritz nous a rappelé à quel point repérer de nouvelles niches de marché plusieurs années à l’avance est crucial. Cela permet en effet à une entreprise d’avoir au moins une longueur d’avance sur la concurrence et de faire des gains significatifs de parts de marché dès le départ. Il a ensuite examiné les principaux domaines d’innovation possibles dans l’industrie de l’outdoor pour les 15 prochaines années, avec en particulier un exemple joliment illustré sur l’avenir des stations de montagne et la pratique du ski comme une expérience 4 saisons. Il a aussi rapidement exposé la méthodologie lui permettant de faire ses recommandations. Ceci inclut notamment l’idée d’un système de visualisation pour déterminer les nouvelles opportunités commerciales. Parmi les tendances de fond, nous avons pu noter la U-santé, la mobilité douce en montagne et les surfaces bio-fun. Enfin, il a conclu sur la façon dont le développement des entreprises peut être restructuré en une stratégie cohérente et efficace vers un résultat souhaité.

Après la traditionnelle pause café, Cortney McDermott (Directrice CSR et développement durable à The North Face, présidente du groupe de travail développement durable au sein de European Outdoor Group) a présenté la feuille de route du développement durable au sein de son entreprise tout en distillant avec subtilité sa vision de l’industrie des sports Outdoor. Une approche percutante qui a donné lieu a une longue session de questions /réponses toutes plus pertinentes les unes que les autres.

En début d’après-midi, Antoine Deneriaz a salué l’assemblée en 2 minutes top chrono. Puis Eugenio di Maria (Fondateur et PDG de SGI-Europe) a traité des « stratégies de business dans les temps difficiles ».

A propos de temps difficile, faire une présentation juste après le repas est toujours un exercice de style. Résultat en photo : la salle a peu à peu été désertée ou s’est endormie…

Malheureusement, nous avons fait parti des déserteurs… Dommage pour l’intervention suivante sur les digital natives à laquelle nous n’avons pas eu la force d’assister, mais qui avait l’air pourtant intéressante.

Ce que nous retenons de cette 1ère édition de l’EOF :
–   Les excellentes rencontres : ce type d’évènement est idéal pour faire du networking ;
–  La qualité des présentations est trop aléatoire : un comité « scientifique » de sélection et de vérification des présentations aurait été le bienvenu ;
–  Des lieux d’exception (L’Impérial Palace et le Libellule), mais une organisation pas toujours à la hauteur du prix du ticket d’entrée, ni de la qualité et des fonctions des participants…

Crédits photos : Jean-Marc FavreEuropean Outdoor Forum
Crédit photo sieste : Armelle Solelhac (toujours avec le BlackBerry pourri mais qui rend bien des services) – SWiTCH