Articles

Retour sur le congrès annuel de Domaines Skiables de France à Besançon du 30 septembre au 2 octobre 2019

« Se fédérer pour construire l’avenir », tel était le fil rouge de ce rendez-vous annuel incontournable pour les exploitants de domaines skiables français. Rencontres informelles, tables rondes, retour d’expérience et prospective sur les grands défis à relever ont alimenté les échanges sans tabou de ces 3 journées de congrès au pied du Jura. Morceaux choisis.

Investissements en montagne, futur des politiques tarifaires et cyber attaque pour ouvrir les débats
Nous avons d’abord parlé de lits marchands, d’immobilier de loisir, de commercialisation, de planification, de promotion lors de la première table ronde consacrée à l’économie en montagne. Rien de nouveau sous le soleil en la matière…

La deuxième séquence a été consacrée au dynamic pricing et au yield management avec les exemples intéressants d’Arosa Lenzerheid et de Val Cenis, première station française à se lancer – avec succès ! – dans cette voie. Il ressort des débats que le seul frein pour la mise en place en France serait de faire plus de pédagogie auprès des élus. Il va donc falloir du temps, de l’énergie et de la patience pour convaincre et faire bouger les lignes avant que cette méthode de mise en marché des forfaits gagne l’ensemble des domaines skiables.

La dernière séquence de la première journée était dédiée aux cyber attaques : arnaques, hacking, fishing, ransomware, etc. Pas moins de deux tables rondes ont été conduites pour sensibiliser les professionnels de la montagne aux risques multiformes liés aux nouvelles technologies, car « le risque zéro n’existe pas ! ». La démonstration courageuse de Blandine Tridon (Directrice Générale Déléguée du Groupe Labellemontagne) a d’ailleurs eu le mérite de montrer que « ça n’arrive pas qu’aux autres« , que ça va très vite et qu’il faut avoir des procédures efficaces en interne pour se protéger et/ou se défendre.

Les chiffres clés à retenir en 2019
– Les stations françaises ont réalisé 53,4 millions de journées skieurs en 2018/2019, soit -1% par rapport à la saison précédente ;
– la France est en 3ème position sur le podium mondial !
– 20 milliards € sont dépensés en montagne par an, dont 10 milliards € sont dépensés en station chaque hiver ;
– L’exploitation des remontées mécaniques l’été ne représente que 5% du CA des stations de montagne et seulement 45% des exploitants couvrent leurs charges de fonctionnement estivales…
– Pour 1€ dépensés en forfait de remontées mécaniques, 6€ supplémentaires sont dépensés par le client en station ;
– 60% du prix d’un forfait de ski finance des dépenses de développement durable (source : Étude Biom 2017) ;
-10 millions de touristes l’hiver, dont 7 millions de pratiquants de sports de glisse ;
– 28% de clientèle étrangère fréquente les stations françaises, avec les britanniques (10%), les Belges (5%) et les hollandais (3%) en priorité ;
– 2 milliards € d’apport des stations aux exportations commerciales françaises ;
– 334 millions € /an sont investis sur les domaines skiables en France ;
– 205 millions de nuitées en montagne en France, dont 33% en hiver et 51% en été ;
– 44 stations labellisées « Famille Plus » ;
– 73€/ jour et par personne dépensés en moyenne lors d’un séjour en montagne en hiver ;
– 26,60 € prix moyen du forfait de ski journée en 2017/2018.

Lucidité sur les enjeux climatiques : une première remarquée et appréciée unanimement
« Le ski est il une activité durable ? » Laurent Reynaud a ouvertement et courageusement posé la question à Samuel Morin et Camille Rey-Gorrez le dernier jour de ce congrès.

Et la réponse ne s’est pas faite attendre ! « D’ici 2050, l’enneigement naturel va baisser de 10 à 40% quelques soient les scenarii (pessimistes ou optimistes). Il y aura un accroissement des précipitations sous forme de pluies violentes dans nos régions de montagne en France, mais le cumul d’eau annuel sera moins important. Après 2050 (à plus ou moins 10 ans), il y a 2 types de futurs possibles : soit on stabilise le climat et dans ce cas l’enneigement naturel se stabilisera à -10 à -40% par rapport à ce qu’on connaît aujourd’hui, soit le réchauffement climatique continue et dans ce cas 50 à 90% de l’enneigement naturel aura disparu. » d’après Samuel Morin (Chercheur à l’IRSTEA) qui a compilé plus de 7000 études réalisées dans le monde entier, dont plus de 1000 rien que sur la montagne. Il est d’ailleurs l’un des auteurs du tristement célèbre rapport du Giec.

Olivier Evrard, de Métabief (dans le Jura), a à juste titre rappelé qu’« il y a une grosse différence de résultat sur le terrain entre -10% et -40% d’enneigement naturel. Or, lorsqu’on doit faire des investissements à long terme, comme pour des réseaux de neige de culture, les banques comme les financeurs publics nous disent que c’est inutile, car nous serions déjà morts ! Mais il nous faut être plus précis, station par station. » Samuel Morin a rappelé à cette occasion que le projet Prosnow avait justement cette vocation. Ce dernier a cependant aussi ajouté que « la neige de culture ne règlera pas la situation, mais elle permettra peu ou prou de couvrir le manque d’enneigement naturel d’ici à 2050. À partir de la seconde moitié du siècle, elle sera insuffisante pour permettre une exploitation à peu près normale. »

Mathieu Dechavanne (Directeur de la Compagnie du Mont-Blanc, Chamonix) a partagé sa vive inquiétude pour l’exploitation estivale – qui constitue plus de 50% du CA de l’entreprise, NDLR – et pour les travaux de maintenance et de confortement des installations. Ces derniers n’ont pas été négociés dans le cadre des DSP, mais sont rendus indispensables pour des raisons de sécurité des installations. Par ailleurs, il a insisté sur le fait que l’industrie du tourisme en montagne devait collectivement et unanimement rassurer ses clients sur la fiabilité des installations et mieux communiquer.

Camille Rey-Gorrez, Directrice de l’association Mountain Riders a invité les dirigeants des stations dans leur ensemble à se fédérer autour de ce défi majeur : « la question est désormais : comment se mettre en mouvement pour travailler ensemble et lutter contre le réchauffement climatique. »

Thomas Faucheur, d’Avoriaz a rebondi en indiquant qu’« actuellement, nous sommes responsables dans nos comportements, mais que nous devons désormais être irréprochables ! ».

Enfin, Véronique Baude (Présidente des Montagnes du Jura et élue dans l’Ain) a conclu que « pour ne rien changer, il faut tout changer ! ».

Nous prenons donc rendez-vous à l’automne 2020 pour voir les avancées en la matière !


Les nouvelles luges « Porte-bagages » débarquent à Avoriaz !

En nous promenant le week-end dernier dans Avoriaz, nous avons remarqué que les luges porte-bagages avaient fait peau neuve : la barquette en plastique se fait peu à peu détrôner par des traineaux habillés de bois ! Les vacanciers ne s’en plaignent pas : ces nouveaux porte-bagages sont plus hauts, plus profonds, équipés de roulettes et peuvent être utilisés comme une brouette pour traverser les zones non enneigées ! Astucieux, n’est-ce pas !?

 

Les anciennes luges en plastique

Les nouveaux traineaux en bois

Une chose est certaine : quelque soit le porte bagage utilisé, il vous faudra du souffle pour arriver à destination !

Pour en savoir plus sur cette luge, c’est ici.

Texte & Crédits photos : Justine Cougoureux

EasyJet dévoile le top ten des destinations de ski de ses clients

Récemment la compagnie aérienne easyJet a dévoilé ses statistiques concernant les destinations privilégiées des skieurs pour cet hiver. Et cocorico, puisque 50% de ses clients anglais privilégient une destination française ! Les vols easyJet au départ de 13 aéroports au Royaume-Uni acheminent le reste des touristes vers l’Autriche ou l’Andorre. Le top ten des destinations de ski est donc le suivant : 

1. Chamonix, France 

2. Avoriaz, France 

3. Meribel, France 

4. Les Arcs 1800, France 

5. Pas de la Casa, Andorre 

6. Val d’Isère, France 

7. Kitzbühel, Autriche 

8. Innsbruck, Autriche 

9. Söll, Autriche 

10. Arinsal, Andorre 

Les clients recherchent autre chose que le traditionnel séjour du « samedi au samedi » et ils se laissent séduire par les séjours en semaine et leurs petits prix. 

Le point commun entre ces stations ? Leur aéroport tout proche et les facilités de transfert. Chamonix et Avoriaz sont proches de Genève, de même Kitzbühel et Söll sont proches d’Innsbruck. Les voyageurs privilégient la facilité d’accès : les transferts aéroport-station réguliers, courts et bons marchés ont la côte ! 

L’Andorre, pourtant à 3h de Barcelone, tire son épingle du jeu. Le Pas de la Case et Arinsal sont réputées pour leur ambiance  « après-ski », plébiscitée par les britanniques. Par ailleurs, certains investissements récents dans les remontées mécaniques apportent confort et modernité aux skieurs. 

Une autre raison expliquant la côte de ces destinations tient dans la nouvelle offre d’easyJet. Au départ de 13 aéroports en Europe, elle achemine les skieurs vers 9 destinations dans 6 pays, notamment ceux de l’Est. Depuis cette année, la compagnie aérienne a ouvert un site web dédié appelé easyJet Ski en partenariat avec B2Bski.com permettant de réserver son séjour à la montagne au moindre coût. Des petits prix, un accès facile, une réservation rapide, des packs tout compris…easyJet aurait-elle trouvée la recette gagnante pour garder sa clientèle de skieurs anglophones malgré la crise ? 

Crédits photo: easyJet