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Les vraies ruptures d’Internet

Après la conférence de Pierre Bellanger en mai dernier pour expliquer les enjeux de la communication via Internet pour les entreprises et comment les marques doivent communiquer « avec » Internet, voici une nouvelle conférence ErNeSt de Serge Soudoplatoff sur les vraies ruptures d’Internet.

Cela dure 15 minutes, alors si vous n’avez pas le temps de tout regarder, voici ce que nous en avons retenu :

–          Internet n’est pas la 1ère technologie dans l’histoire de l’humanité qui a engendré une rupture.
–          Auparavant, il y a eu, par exemple, l’invention de l’alphabet. Les grecs l’ont adopté, développé et enseigné. Tandis que les égyptiens l’ont d’abord refusé, puis l’ont adopté (trop tardivement) et ont réservé la maîtrise de l’écrit aux scribes. Résultats : la civilisation grecque, qui a su s’adapter au changement, s’est développée et la civilisation égyptienne a lentement décliné.
–          Face à la rupture engendrée par Internet, allons-nous nous comporter comme des grecs ou comme des  égyptiens ?
–          Internet n’est pas un processus causal, c’est une innovation par percolation.
–          Sur Internet, il n’y a pas de chef. Ce sont des conglomérats de passionnés en réseau.
–          Il ne faut pas confondre Internet et le web. Le web n’est qu’une partie d’Internet.
–          En 1969, 4 ordinateurs étaient interconnectés, puis 1 million en 1991. Actuellement, 800 millions d’ordinateurs sont interconnectés. Cela représente plus d’1,7 milliard d’individus interconnectés, soit 25 % de la population mondiale. Cela s’est fait en 17 ans !
–          Internet n’a rien inventé, mais a permis à des formes sociales qui préexistaient de se développer.
–          3 thèmes :

  1. La valeur est dans le réseau, dans les relations horizontales. Par exemple : les forums. Il existe 3 niveaux de connaissance :
    – La connaissance individuelle (« je sais »)
    – La connaissance collective (« tout le monde sait »)
    – La connaissance globale (« tout le monde sait que les autres savent »)
  2. Internet favorise l’économie immatérielle. Or, les lois qui régissent l’économie matérielle ne sont pas du tout les mêmes que celles qui gèrent l’économie immatérielle. Quand on partage un bien matériel, il se divise (ex : je partage une pizza en 4, chacun a ¼ de pizza). Quand on partage un bien immatériel, il se multiplie (ex : je partage un fichier MP3 avec 10 personnes en leur envoyant, celles-ci peuvent à leur tour l’envoyer à 10 autres personnes, etc.). Ainsi, sur Internet, le prix n’est plus égal à un coût + une marge, mais se définit par la valeur d’usage. Les modèles économiques doivent donc être innovants.
  3. Le co-design : le client ne veut plus consommer bêtement les produits et les services. Il veut de plus en plus participer à la conception de ces biens ou services.

–          Avant, il y avait un monde simple avec Dieu > Les Professeurs > Les experts  > Les présidents. Ce modèle vertical, centralisé et hiérarchique n’est plus tenable. Les clients sont en réseaux, ils innovent et les frontières de l’entreprise sont devenues poreuses. Aujourd’hui, nous entrons dans la société de l’interaction. Ces interactions sont de plus en plus nombreuses et notre grand challenge est de savoir comment les gérer.

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Les marques deviennent des personnes et les personnes deviennent des marques

Un peu sur le modèle des conférences TED, l’Ecole Normale Supérieure a créé les conférences ErNeSt : un intervenant charismatique a 15 minutes pour faire une présentation pédagogique sur un sujet dans son domaine d’expertise. Le 29 mai dernier était donc invité Pierre Bellanger, PDG de Skyrock et fondateur de Skyblog, pour expliquer les enjeux de la communication via Internet pour les entreprises et comment les marques doivent communiquer « avec » Internet.

La vidéo est un peu longue, mais devient particulièrement intéressante à partir de la 10ème minute. Si vous n’avez pas le temps de la regarder, voici ce que nous en avons retenu :

  • On ne communique pas « sur », mais « avec » Internet ;
  • Internet n’est pas un canal de communication supplémentaire : on est dans le monde de la pensée en réseau ;
  • La marque devient une personne, tandis que la personne devient une marque : la marque doit donc aujourd’hui répondre, dialoguer, échanger, co-créer, etc. Elle doit instaurer une relation avec ses utilisateurs pour évoluer. Quant aux personnes, elles vont devoir prêter attention à leur image, à leur réputation et se créer une identité numérique ;
  • Les personnes en réseau sont le média ;
  • On passe d’un marketing de « contact », où le but pour une marque est d’avoir le maximum de points de contact avec ses prospects, à un marketing « relationnel » où le but est d’enrichir l’expérience des clients et d’être dans le partage.
  • Jamais les marques n’ont autant progressé que depuis qu’elles sont confrontées à la critique, à l’acide sulfurique du dialogue avec le réseau (même si c’est parfois douloureux !) ;
  • Il faut intégrer la conversation, c’est-à-dire la relation entre une marque et ses utilisateurs, par le service. Le service exprime la marque et ses valeurs (d’où l’importance de bien connaître les core-values de son entreprise) ;
  • Le service doit être pensé pour bénéficier de l’effet réseau, c’est-à-dire qu’il faut qu’il ait été pensé pour que les utilisateurs aient envie de le partager avec d’autres. Ainsi, le service doit évoluer en temps réel avec les utilisateurs ;
  • On n’est plus dans une logique d’information commerciale traditionnelle, mais dans une logique d’échange, où la marque va devenir une personne et va considérablement changer ses manières de faire. Elle ne pourra plus faire n’importe quoi, mais sera obligée de faire avec les utilisateurs, parce que communiquer « avec » Internet, c’est se métamorphoser, se transformer ;
  • La mauvaise nouvelle, c’est que la publicité est une bonne nouvelle !

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