Hasan Elahi : « FBI, here I am ! «
Lorsque le nom de l’artiste interdisciplinaire Hasan Elahi a été ajouté (par erreur) à la liste de surveillance du gouvernement américain, il a combattu cette violation de sa vie privée de façon bien curieuse : en la révélant dans les moindre détails à la face du monde, créant ainsi un véritable écran de fumée, digne d’une oeuvre d’art.
Lorsque les Feédéraux vous courent après, il y a plusieurs options: paniquer, résister ou, les inonder de renseignements. Tout a commencé en 2002, quand Elahi a été arrêté à Detroit après un vol des Pays-Bas, soupçonné d’avoir caché des explosifs dans un casier en Floride. Bien que les tests au détecteur de mensonge par la suite l’aient blanchi, Elahi – Professeur agrégé à l’Université du Maryland et artiste exposé à la Biennale de Venise, et au Centre Pompidou à Paris – a été soumis à six mois d’enquête et d’interrogatoire sur ses nombreux voyages internationaux. Le problème, c’est qu’une fois que vous êtes pris dans le « Système », il est quasiment impossible d’en sortir. Il a alors décidé de coopérer en retournant ce système contre leurs créateurs et utilisateurs.
Ainsi, il a commencé à publier sur TrackingTransience.net des photos de sa vie, minute par minute (jusqu’à une centaine par jour !) : chambres d’hôtel, gares, aéroports, repas, lits, recettes de cuisine, et même les toilettes. Pour enfoncer le clou, il a également couplé ces publications avec un système de géolocalisation. Il est ainsi possible de suis ses traces en direct de son site web via une carte Google Map. Ce qui a commencé comme une vengeance s’est finalement transformé en une véritable oeuvre d’art. Il a aussi publié un livre au sujet de cette expérience « You Want to Track Me? Here You Go, F.B.I. ».
Nous partageons avec vous sa conférence TED donnée en Juillet 2011 à Edimburgh (Durée : 14’31 – Sous-titré en Français) dans laquelle il raconte son épique histoire.