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Crise et média sociaux, une solution miracle ?

Aucune communication n’est exempte de risque… À cet exercice périlleux, de nombreuses entreprises comme Nestlé, Quick ou encore La Redoute ont subi de plein fouet la viralité et l’instantanéité inhérentes aux média sociaux. Ces crises, qui naissent sur le web social ou s’y propagent, entachent la réputation des marques sur le long terme. D’où le regain du concept de « gestion de crise » pour anticiper, informer et atténuer un éventuel débordement.

« Gérer la crise est d’un certain point de vue une contradiction dans les termes. On ne gère pas le tourment, le trouble ; on s’efforce d’éviter qu’il se produise, d’en minimiser les effets ou de rétablir l’ordre ». Depuis les scandales successifs sur les média sociaux, la plupart des entreprises ont placé au centre de leurs stratégies cette question de la « maitrise » de la marque. Comme le montre le schéma ci-dessous, les situations dites « de crise » peuvent être subdivisées en plusieurs phases auxquelles correspondent des actions précises.

Pour tenter de gérer au mieux voire éviter ces situations délicates, la démarche à suivre est la suivante :

Une veille permanente « en prévention »

Cette étape primordiale de veille permet d’identifier rapidement les canaux d’où proviennent les commentaires négatifs et donc de minimiser le temps de réaction. Les entreprises sont aujourd’hui d’autant plus vigilantes en amont puisqu’un seul commentaire négatif peut être considéré comme une crise potentielle. Abercrombie l’a d’ailleurs récemment vécu avec cette vidéo (près de 8 millions de vues) qui fait suite à la déclaration controversée du C.E.O de la marque…

Une prise de parole réfléchie et priorisée

Une fois la ou les sources identifiée(s), l’entreprise se doit de décliner une mini-stratégie de crise en hiérarchisant les messages et les cibles prioritaires. Certains grands groupes établissent un processus à suivre et une échelle de risque afin de donner une réponse rapide et calibrée à chaque situation. Autre outil intéressant, un tableau de bord des menaces permet un suivi et un historique bien utiles pour faire face aux futures situations délicates.

Une réponse privilégiant la transparence et l’empathie

Ce n’est pas un réflexe pour certaines entreprises, pourtant, l’honnêteté et la transparence payent toujours ! L’entreprise secouée par une crise se doit de rester authentique et respectueuse vis à vis de ses clients. Dans certains cas, l’humour peut même être une option…

Un dialogue personnalisé

Une fois le discours officiel défini, l’entreprise doit donner une réponse explicative (en s’appuyant sur des faits concrets) et personnalisée. Le fait de rester à l’écoute est très apprécié des communautés en ligne et peut parfois désamorcer une situation potentielle de crise. D’ailleurs, la dénomination « crise » est souvent employée à tort pour des cas minimes. Le schéma suivant a le mérite de faire un point lexical sur cette mauvaise pratique.

 

Si le processus « idéal » de gestion de crise n’existe pas puisqu’elle est par nature imprévisible, les entreprises peuvent au moins structurer leur démarche afin d’optimiser la réactivité…

13ème Symposium International du Tourisme du 19 au 21 septembre, à Zermatt – 1ère journée (2éme partie)

La 13ème édition du Symposium International du Tourisme a lieu du 19 au 21 septembre 2011, à Zermatt en Suisse. 170 participants triés sur le volet venant du monde entier et représentant 120 entreprises, ainsi que des institutions gouvernementales et professionnelles, se réunissent pour discuter des véritables enjeux du tourisme pour le futur. SWiTCH a l’immense honneur d’avoir été invité à participer à ce rendez-vous prestigieux. 2ème partie de notre résumé de la 1ère journée.

Dans un style et sur un sujet complètement différent, nous enchaînons sur une série de présentations sur la sécurité  en montagne. Michael Berry (Chairman de la National Ski Areas Association – l’équivalent de DSF en France) dresse un tableau des typologies d’accidents graves enregistrés ces 6 dernières années sur l’ensemble des domaines skiables nord-américains. On retient les chiffres suivants :

  • 55 chutes depuis des remontées mécaniques
  • 32 accidents dans les snowparks (seulement ?!)
  • 22 collisions avec des dameuses / Skidoo
  • 127 accidents sur les pistes de tubing (peu de stations proposent cette activité en Europe, mais c’est très populaire en Amérique du Nord !)

Bo Adams (Senior Vice President, Mountain Guard, USA) fait ensuite une intervention, non sans humour (« Avez-vous remarqué comme les clients semblent avoir laissé leur cerveau chez eux quand ils sont en vacances ? » – Oh, si ! 😉 ), sur les bonnes pratiques en matière de prévention et de sécurité auprès des clients et du personnel des stations de montagne. Enfin, Mark Petrozzi (Vice President du Management des Risques à Booth Creek Resort Properties Gilford, USA) et Peter Riets (Avocat pour les stations du Groupe Vail Resorts) poursuivent en nous montrant le coût de ces accidents et les impacts pour les opérateurs de remontées mécaniques, leurs assureurs… et leurs avocats ! Ces témoignages impressionnants sont à mettre en perspective dans la mesure où les pratiques nord-américaines en matière de poursuites judiciaires et de versement d’indemnités ne sont pas (encore ?) comparables avec ce que nous connaissons en Europe.

Après une pause autour de douceurs sucrées, nous reprenons sur un thème au combien d’actualité : la communication et le management de crise. Deux intervenants japonais, Asuka Horigome (Diplomate en charge de l’économie auprès de l’Ambassade du Japon à Bern) et Yasushi Fukagawa (Conseiller ministériel auprès de l’Ambassade du Japon à Bern), ainsi que le chinois Junlin Liu (Secrétaire du Comité Municipal du CPC du Dujiangyan, Sichuan), ont témoigné des impacts des catastrophes naturelles sur la fréquentation touristique dans leur pays respectifs, ainsi que sur la gestion de ces situations de crise tant en matière de logistique sur le terrain – des premiers secours à la reconstruction – que de communication auprès des populations et des touristes.

Après une rapide conclusion, cette belle et dense 1ère journée s’est clôturée par la remise du Crystal Tourism Award 2011 (by Swarovski) à Reto Gurtner (Chairman et PDG du Weisse Arena Group).

Pour terminer, on notera quelques belles rencontres dont Raul Revuelta, auteur du célèbre blog Ski Paradise, et notre consultant suisse préféré Laurent Vanat.

Pour revenir à la 1ère partie de l’article, c’est ici !

Crédit photos : Armelle Solelhac