Après un tour du monde en blanc qui l’a amené à visiter 274 stations de ski, Armelle Solelhac, PDG de l’agence SWiTCH, a entrepris un tour du monde en bleu, de la Nouvelle-Calédonie aux Seychelles en passant par Fidji, Hawaï ou encore les Antilles. A partir de ses observations et analyses faites lors de ses périples, cette spécialiste des stratégies de mise en marché des destinations, qui a le voyage chevillé au corps, livre des pistes de réflexions sur le futur du Tourisme.
Signe des temps, des manifestations anti-tourisme se sont multipliées en Europe depuis 2 ans – à Barcelone, Venise et d’autres citées de l’arc méditerranéen – dénonçant les nuisances et impacts négatifs du tourisme de masse, que ce soit sur la population locale ou sur l’environnement. Le tourisme est durable dans le sens où il va non seulement perdurer, mais croître. Or, il doit rester soutenable. Les destinations qui se saisiront des questions environnementales en feront un argument commercial. Les clients sont de plus en plus sensibles à ces éléments.
L’homme a toujours circulé. Or, ne serait-ce que par l’accroissement du trafic aérien, le tourisme contribue à la pollution de l’environnement. Une archi-circulation reste plus que nécessaire afin d’éviter le repli sur soi. Seule une ouverture sur le monde peut contrer le risque de sclérose et d’obscurantisme en balayant la peur -irrationnelle et infondée- de l’autre et de sa culture. Pour le bien de l’humanité, il faut au contraire faire vivre les différentes cultures en allant à leur découverte, en essayant de les comprendre et s’inspirer de ce qui nous semble être les meilleures pratiques des uns et des autres afin d’améliorer la vie de tous.
La question pour les touristes n’est pas faut-il voyager, mais comment voyager en ayant le plus petit impact environnemental possible ? Et du côté des professionnels, comment avoir une exploitation économiquement rentable sans abîmer ce qui fait justement l’objet du tourisme : notre environnement.
Comment concilier tourisme et environnement ?
Nous sommes entrés dans la 6ème extinction de masse des espèces animales. Des études démontrent les conséquences dramatiques de la défaunation sur l’écosystème. Quid de l’avenir du tourisme au Kenya si les lions et les girafes disparaissent ? C’est tout un pan du tourisme qui s’effondre. Cette question de l’environnement doit devenir une priorité tant au niveau international qu’au niveau local et chaque prestataire et acteur du tourisme, quelle que soit sa taille, doit s’impliquer. Que ce soit à petite ou plus grande échelle, des exemples novateurs et efficaces existent déjà, notamment en Californie, pro-active et incitative au niveau environnemental. Cet état des Etats-Unis colle non seulement aux engagements du plan climat de la COP21 et les dépasse même ! Soumis à de violentes sécheresses et à des difficultés en approvisionnement en eau, les autorités californiennes essaient d’apporter des réponses innovantes face aux énormes enjeux écologiques et sociaux liés au réchauffement climatique en s’appuyant sur la population locale. La végétation ayant un impact important sur la température, la Californie aide via des « tickets plantes » l’ensemble des particuliers à investir et planter des végétaux pour ré-oxygéner l’atmosphère en lui offrant une plante pour chaque plante achetée. L’efficacité de cette mesure à l’échelle d’un état n’est pas négligeable et permet de lutter contre le réchauffement climatique, mais aussi de créer de l’agrément visuel nécessaire à la beauté d’un lieu.
L’une des clefs consiste à arrêter de voir l’environnement comme une contrainte mais plutôt comme un levier d’ingéniosité, ce qu’a bien compris la Californie. Ces pratiques vertueuses vont de petits gestes non contraignants et simples à mettre en œuvre jusqu’à l’implication des touristes et de la population locale.
Les Entretiens de Vixouze, auxquels nous avons participé l’année dernière, deviennent les Entretiens internationaux du Tourisme du Futur ! Organisée par Serge Pilicer et son équipe, la troisième édition aura lieu du 5 au 7 septembre 2018. Cette plateforme de réflexion et d’imagination a pourobjectif d’être un véritable think tank et un « do tank » pour permettre les échanges et l’orientation sur les « futurs de nos tourismes » d’ici à 2030-2050. Armelle Solelhac, PDG de SWiTCH, a l’immense honneur d’être à nouveau conviée à participer. Elle y animera une conférence dédiée au futur du tourisme en montagne.
Un programme de haut niveau et des échanges « utopiques mais no bullshit » Mélant conférences « utopiques », tables rondes, pitchs de start-up et conférences des « imaginaires », les intervenants experts de grande renommée du monde entier décrypterons les nouvelles tendances pour mieux se préparer à affronter les transformations qui pourraient nous surprendre. Ainsi, des personnalités telles que David Lebon (EUROPACITY), Gérard André (Président de Tempo Hospitality Consulting SA), Franck Gervais (Groupe ACCOR), Claudio Leonardi, (Chef de projet Clip-Air à l’EPFL, Suisse), Jean François Chougnet, (Président du MUCEM), Yoel Mansfeld, Fabrice Goffin et Tommy Deblieck, (Administrateurs, Zora Robotics), Claudy Lebreton (ancien Président de l’ADF, Expert territorial) Sofia Stril-Rever (auteur de plusieurs livres avec le Dalaï-lama et sœur Emmanuelle) ou encore Laurent Queige (Directeur du Welcom City Lab) présenteront leurs visions sans concession autour du thème « Du Développement Durable au Développement Ethique et Responsable dans le Tourisme en 2030-2050 »?
Le programme de ces trois journées s’annonce donc riche et intense. Développement durable, transport et mobilité, gastronomie, marketing et mise en marché, traitement des données et interactions Homme-Machine, comportement des consommateurs, environnement et réchauffement climatique, sont autant de sujets qui seront traités.
Armelle Solelhac fera une conférence sur la prospective en montagne : face aux aléas climatiques, aux transformations de la société, aux évolutions des modèles de stations et aux mutations technologiques, à quoi ressembleront les stations de montagne en 2050 ?
Des participants d’horizons variés pour réfléchir aux 30 prochaines années
Organisée en partenariat avec Atout France et placée sous le haut parrainage du Ministère des affaires étrangères, cette manifestation s’adresse principalement aux décideurs du Tourisme, aux universitaires, aux sociologues, aux anthropologues, aux philosophes prêts à s’ouvrir à des débats prospectifs qui sortent des lieux communs. Il suffit d’ailleurs de s’attarder sur la présentation des visions proposées par quelques uns des intervenants experts pour avoir un petit aperçu des scenarii possibles pour 2050.
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Du 03 au 06 mai 2018 a lieu la Convention annuelle de la National Ski Area Association à Marco Island, en Floride (USA). Ce rendez-vous désormais incontournable pour SWITCH avant de clôturer la saison d’hiver nous permet de mélanger business, conférences et rencontres avec les dirigeants des stations de montagne nord-américaines et des équipementiers du monde entier. Résumé de la seconde journée.
Couloir Corbet, Conversion Cup et l’attention comme monnaie d’échange Pour bien commencer cette seconde journée de convention, la diffusion d’une série de courtes vidéos nous met en appétit et nous rappelle pourquoi nous aimons tous tant cette industrie ! Nous partageons ici celle qui a le plus retenue notre attention et qui a été tournée dans le célèbre Couloir Corbet à Jackson Hole (WY) :
C’est d’ailleurs Jerry Blann, le Président (pour encore 26 jours !) de Jackson Hole Mountain Resort qui reçoit le second Lifetime Achievement Award de l’année.
Après Mission Ridge (WA) avec son « Freedom Pass » l’année dernière, c’est au tour de l’équipe marketing de Snowbasin (UT) de ramener la NSAA Conversion Cup chez eux. Ce trophée vise à récompenser les efforts réalisés par une station pour favoriser la conversion des non skieurs en nouveaux pratiquants. Le programme « Learn & Earn » développé à Snowbasin, qui a connu une augmentation des souscriptions de 29% entre les saisons 2016/2017 et 2017/2018, a ainsi pour objectif de transformer les débutants en pratiquants à très long terme. C’est pourquoi – contrairement à la plupart des autres programmes – il se déploie sur 3 ans. La première année, les participants bénéficient d’une réunion d’accueil très conviviale pour répondre à leurs questions et diminuer au maximum les facteurs anxiogènes, de 3 cours collectifs de ski ou snowboard, de la location du matériel et d’un forfait saison offerts toute la saison (si le 3ème cours est bien complètement réalisé par les participants). La deuxième année, les participants entrent dans le programme « Learn, Earn and Return » dans lequel ils bénéficient à nouveau de 3 cours de ski ou snowboard et d’un forfait saison offerts, ainsi que la possibilité d’acheter leur matériel (499 US$ + taxes pour les enfants et 599 US$ pour les adultes). Résultats : 71% des participants en année 2 ont acheté leurs matériels et ont acheté leur forfait saison en année 3. La dernière année, avec l’achat de leur forfait saison, les apprentis skieurs et snowboardeurs bénéficient d’une leçon privée et de nombreux autres avantages. L’ensemble de ce programme fait l’objet d’une subvention par la Davis County Education Foundation.
La keynote du jour est assurée par Curt Steinhorst de Focuswise sur les difficultés à rester concentré et à capter – puis garder – l’attention de ses collaborateurs et/ou de ses clients dans un monde où l’on est constamment interrompu par d’innombrables distractions : notifications sur nos smartphones, e-mails, réseaux sociaux, TV, etc. Cette infographie résume assez bien son propos et sa conclusion est la suivante : “If you want to get more work done, you need to be less available », en substance « si vous voulez abattre plus de travail, rendez-vous injoignable ».
Blockchain, Bitcoin et chiffres clés pour l’industrie du ski américain Pour la première fois en sept participations, la NSAA propose enfin une conférence sur la thématique de la blockchain et des crypto-monnaies. Cette session, animée par Paul Brody, a pour but de vulgariser les concepts et d’expliquer quelle est l’utilité pour les stations de montagne. La blockchain est donc une technologie qui permet de stocker et transmettre des informations de manière transparente, sécurisée et sans organe central de contrôle. Cela ressemble à une grande base de données contenant tout l’historique des échanges effectués entre ses utilisateurs depuis sa création. La blockchain peut être utilisée de trois façons :
Pour transférer de l’argent, des actions, des titres, etc.
Pour tracer des actifs et produits ;
Pour exécuter automatiquement des contrats (aussi appelés « smart contracts« ).
Contrairement aux transactions financières réalisées par le biais des banques, la blockchain a une architecture décentralisée. Cela signifie qu’elle n’est pas hébergée par un serveur unique, mais par une partie des utilisateurs. Il n’y a aucun intermédiaire, afin que chacun puisse vérifier lui-même la validité de la chaîne. Les informations contenues dans les blocs (transactions, smart contrats, titres de propriétés, etc.) sont cryptées afin d’être protégées d’éventuelles modifications a posteriori.
Le bitcoin est l’un des cas d’usage de la blockchain, très certainement celui qui est le plus connu du grand public. Il a été créé en 2008 par un inconnu (sous le pseudonyme Satoshi Nakamoto) et désigne à la fois un protocole de paiement sécurisé et anonyme, et une crypto-monnaie. N’importe qui peut utiliser des bitcoins et accéder à sa blockchain dédiée, puisqu’elle est publique. Il est possible d’acheter des biens et des services avec des bitcoins et ils peuvent être échangés contre d’autres devises (US$, €, £, etc.). Mais attention, le bitcoin a un cours très volatile, car il y a en ce moment une forte spéculation, aucune réglementation et aucune autorité de régulation. En décembre 2017, son cours a dépassé les 15 000 US$, sachant qu’il a augmenté de plus 1000% sur l’année 2017. Cette valorisation peut donc aussi bien s’effondrer très rapidement.
Pour information, en France, la blockchain a une définition légale depuis une ordonnance d’avril 2017 relative aux bons de caisse dans le cadre de la création des titres émis par une entreprise en contrepartie d’un prêt accordé sur une plateforme de crowdfunding. Cette ordonnance.
La plupart des solutions proposées aujourd’hui par les entreprises sont construites sur des blockchains privées, mais d’après Paul Brody ce modèle va très certainement changer dans les années à venir pour toutes devenir publiques. De même, la majorité des transactions dans les blockchains utilisent des crypto-monnaies, mais cela devrait laisser place dans un futur proche à un retour des monnaies fiduciaires traditionnelles.
Pour terminer ce résumé, voici quelques chiffres clés à retenir de l’excellent rapport Kottke de Dave Belin :
53,3 millions de journées-skieurs en 2017/2018, soit -2,8% par rapport à l’année dernière ;
472 stations américaines ont été ouvertes cet hiver contre 481 en 2016/2017 ;
Les chutes de neige naturelle ont diminué de 30% en 2017/2018 par rapport à l’hiver précédent, avec une moyenne de 173in (soit 4,39m), sachant que la moyenne sur ces 27 dernières années est de 180in (soit 4,57m). Attention, il y a de très grosses variations selon les régions ;
La moyenne des journées d’exploitation est supérieure de 2% par rapport à l’année 2016/2017, avec 126 jours en 2017/2018 (contre 121). Mais là encore il y a d’importantes différences selon les régions ;
Les snowboardeurs sont de moins en moins nombreux en 2017/2018 et ne représentent plus que 24,9% des pratiquants aux USA (contre 25,9% en 2016/2017) ;
A contrario, le prix moyen des forfaits continue d’augmenter avec un forfait journée adulte le week-end à 122,30 US$ en moyenne (contre 116,79 US$ en 2016/2017).
Pour plus de chiffres clés sur le marché nord-américain pour la saison 2017/2018, n’hésitez pas à nous contacter ici ! Nous avons le rapport complet rédigé par RRC Associates.
Au moment où nous publions ces lignes, nous filons rapidement après la dernière conférence pour attraper un avion pour de nouvelles aventures californiennes. Rendez-vous du 29 Avril au 02 Mai 2019 à San Diego (CA) pour la prochaine édition du Congrès !
Pour (re)lire le résumé de la 1ère journée du congrès annuel de la NSAA 2018, c’est ici !
Du 03 au 06 mai 2018 a lieu la Convention annuelle de la National Ski Area Association à Marco Island, en Floride (USA). Ce rendez-vous désormais incontournable pour SWITCH avant de clôturer la saison d’hiver nous permet de mélanger business, conférences et rencontres avec les dirigeants des stations de montagne nord-américaines et des équipementiers du monde entier. Résumé de la première journée.
Plage de sable blanc, leaders de moins de 40 ans et… 53,3 millions de journées-skieurs Oui, on sait, c’est plutôt paradoxal de parler de ski en ayant les pieds dans l’eau ! Mais ce cocktail fonctionne bien et l’ambiance bon enfant est toujours au beau fixe. L’équipe de la NSAA a donc le chic pour organiser ses conventions dans des lieux toujours plus exotiques, plus chauds et plus sympathiques… et on ne va pas s’en plaindre ! Pour notre 7ème participation consécutive, nous ne boudons pas notre plaisir de découvrir Marco Island, une sorte de Port Grimaud floridien avec une plage de sable fin d’une blancheur incomparable. Nous avons le plaisir d’y retrouver nos amis, clients et fournisseurs nord-américains pour une convention pleine de bonnes surprises.
Les difficultés de recrutement et de fidélisation des collaborateurs sont de plus en plus importantes pour les stations de montagne. Cette année, la NSAA a donc choisi de mettre à l’honneur les leaders de moins de 40 ans. Ils sont le futur de l’industrie du tourisme en montagne. A ce titre, toute personne de moins de 40 ans – dont nous faisons parti ! – arbore un ruban jaune sur son badge, afin de faciliter les interactions avec nos ainés.
Kelly Pawlak, qui prend la suite de Michael Berry à la tête de la NSAA, annonce la couleur : avec 53,3 millions de journées-skieurs, soit une baisse de -2,8%, la saison 2017/2018 ne restera pas dans les mémoires. En dépit d’un début très prometteur en octobre et novembre (+52%) et d’une augmentation de +18% sur le mois de mars, la mauvaise météo de décembre à février inclus a fortement impacté la fréquentation des pistes nord-américaines.
Alors comment sortir de l’impasse et rebooster les stations de montagne dans un monde où tout va si vite et où la concurrence se développe là où on ne l’attend pas ?
Lutter contre la disruption ou se disrupter soi-même ?
Après une intervention courte mais pleine d’humour de Nick Goepper (médaille d’argent en ski slopestyle aux derniers Jeux Olympiques de Pyeongchang, Corée du Sud), c’est l’heure de la remise du premier Lifetime Achievement Award de cette Convention à Onno Wieringa (ancien GM & Président d’Alta, UT). Au lieu de s’appesantir sur le passé dans son discours de remerciements, il choisit de parler du futur, des efforts à réaliser – en particulier en matière de protection de l’environnement – et des solutions que les stations de montagne américaines devraient adopter avec courage. Voici un petit clip sympa sur sa carrière :
Lors de la première keynote, Eric Schurenberg tente d’expliquer les ressorts de l’innovation et comment les stations de montagne peuvent lutter contre la disruption de leur business en étant plus innovantes. Selon lui, il y a 3 manières de conduire l’innovation :
En s’assurant qu’elle est toujours supervisée par la direction de l’entreprise ou de l’organisation qui la conduit ;
En adoptant les principes du design thinking ;
En appliquant la méthode du lean start-up ou lean management.
L’innovation se compose des 6 « D » :
Digitize (« Numérisée »)
Deceptive (« Trompeuse »)
Disruptive (« En rupture » ou « en perturbation »)
Dematerializing ( « Dématérialisée »)
Demonetizing (« Démonétisée »)
Democratizing (« Démocratisée »)
Elle ne peut se produire que parce qu’à un moment donné les solutions proposées ne sont pas ou plus satisfaisantes pour les consommateurs.
Pour lutter contre la disruption de son business, il faut innover en s’appuyant sur 5 ressources :
L’argent
Des collaborateurs engagés
Une base de clients fidèles
Un réseau actif
Une marque forte
Les tactiques pour mieux appréhender la disruption sont soit l’acquisition de nouveaux businesses, soit l’innovation dans de nouveaux domaines d’activités stratégiques. En tout état de cause, la clé du succès pour conduire l’innovation et la disruption au sein de son propre business c’est d’avoir beaucoup de courage !
Bien qu’intéressante, cette présentation nous laisse perplexes : pourquoi chercher à lutter contre un phénomène au lieu de le favoriser pour mieux en devenir les leaders ?
Comment la génération Y prépare ses voyages de loisir ? Kirsten Motley de Phocuswright est venue partager les résultats d’une vaste étude sur les consommateurs américains en matière de tourisme à l’ère du multi-gadgets et du multi-écrans. Il apparaît que :
Les Gen Y (nés entre 1979 et 1995) passent beaucoup plus de temps que les Gen X (nés entre 1965 et 1978) et les babyboomers (nés entre 1945 et 1965) à choisir et préparer leurs séjours. Ils peuvent passer jusqu’à une semaine à faire des recherches en ligne en amont de leurs actes d’achat et de réservation ;
Qu’est-ce qui influence le choix d’une destination ?
Les attractions naturelles (plages, montagnes, etc.) ;
Un séjour précédent qui s’est bien passé dans la même destination ;
Le prix de l’hébergement ;
Les attractions culturelles (musées, parcs d’attraction, sites historiques, etc.)
Instagram et Snapchat sont les deux media sociaux préférés par les Gen Y pour partager leurs expériences de voyage ;
73% des Gen Y utilisent des applications de messagerie pour communiquer leurs expériences de voyage (ex : Messenger, Whatsapp, etc.) ;
47% des Gen Y utilisent un assistant vocal (ex : Alexa d’Amazon, Google Home, Siri, etc.) pour faire leurs recherches en amont de leur voyage. C’est sans aucun doute possible l’avenir du web !
Les Gen Y sont très demandeurs de suggestions et d’inspirations dans leurs recherches de destinations ;
45% des Gen Y acceptent que l’on collecte leurs données personnelles si cela permet une meilleure personnalisation des offres qui leur sont faites en amont de leurs actes d’achat et des expériences à vivre une fois sur place ;
Les Gen Y n’aiment pas les chatbot quand ils savent que c’est une machine qui leur répond, mais ils apprécient beaucoup l’interface si c’est un humain qui est à l’autre bout de la ligne.
Séduire, fidéliser et convertir ou l’obsession de la croissance
Avec les ressources humaines et l’environnement, la croissance fait partie des trois thématiques phares pour la NSAA en 2018. Elle y a ainsi consacré plusieurs conférences et tables rondes. Ce qu’il faut retenir, c’est que pour assurer la croissance de la fréquentation des stations de montagne, il faut considérer les points suivants :
Nécessité de s’adresser à un public plus diversifié en termes d’origines, de milieux sociaux et de capacités financières ;
Ne pas oublier que la tranche des 25-34 ans a de plus en plus de moyens financiers, n’a pas encore d’enfants et est en forte demande d’expériences sportives en pleine nature. Or, les campagnes marketing & communication des stations de montagne sont majoritairement tournées vers les familles et ne s’adressent pas à cette frange de population ;
Il faut sortir des clichés « steep and deep » et communiquer davantage sur le fait qu’on peut avoir une bonne expérience en montagne sans nécessairement avoir du soleil et 30 cm de neige poudreuse : des pistes correctement damées, une bonne bière et quelques bons copains sont amplement suffisants pour passer une bonne journée !
Développer des offres « d’essai » (ex : 1 forfait offert + 1 location de matériel + 1 cours de ski/snowboard offert pour 1 acheté, « Bring-a-Friend Program », etc.) pour inciter les non-skieurs à découvrir l’activité et, espérons-le, y prendre goût. Dans tous les cas, cela doit être un effort collectif de l’ensemble des acteurs d’une destination touristique en montagne. Cela ne peut pas reposer uniquement sur les sociétés d’exploitation des remontées mécaniques ;
S’appuyer sur les porteurs de forfaits de saison en les transformant en véritables ambassadeurs de leur destination et des sports d’hiver ;
Développer les forfaits de location de matériel à la saison pour permettre aux populations locales de pratiquer plus souvent à des coûts plus abordables ;
Développer des relations entre les stations et les magasins de sports en plaine pour inciter les consommateurs à aller en montagne ;
Continuer les efforts pour développer le ski de printemps, qui est l’une des meilleures périodes pour pratiquer (journées plus longues et ensoleillées, neige plus souple, températures plus agréables, etc.).
Le résumé de la seconde journée du congrès annuel de la NSAA 2018 sera disponible demain vers 20h heure locale, soit 2h00 heure de Paris. D’ici là, nous allons profiter du magnifique couché de soleil les pieds dans l’eau !
Le Conseil départemental de l’Isère, porté par sa nouvelle marque territoriale « Alpes IsHere », s’est lancé dans une étude prospective captivante : imaginer la station de montagne du futur ! Pour les accompagner dans cette démarche, ils ont fait appel à nos confrères Olivier Boursier (Alp’Evasion), Jean-Christophe Hoff (Visconti) et Laurent Oleon (Altisens). Ces derniers ont suivi une méthodologie de design thinking la plus inclusive et participative possible, sollicitant élus, institutionnels, représentants syndicaux, socio-professionnels, chefs d’entreprises de l’outdoor et du tourisme, chercheurs, consultants,… le panel n’aurait pas pu être plus exhaustif ! SWiTCH, représenté par Armelle Solelhac, a eu le plaisir de participer à ces rencontres et d’apporter sa pierre à l’édifice.
Pour être certains d’apporter la meilleure réponse possible à la grande question du ou des modèle(s) de stations de demain, tous les points clés ont été passés au crible que ce soit du point du vue des visiteurs touristiques, des habitants & des résidents secondaires, des professionnels, en prenant en compte le développement économique et les business models, les enjeux climatiques et environnementaux, les enjeux sociaux et sociétaux, les enjeux des pratiques sportives/loisirs/santé/etc., les enjeux de la mobilité, les contraintes d’aménagements (urbanisme, risques naturels, etc.), et bien d’autres encore !
Les résultats seront présentés grâce à un démonstrateur vidéo à l’occasion du Mountain Planet 2018, à Grenoble du 18 au 20 avril 2018. D’ici là, voici une première vidéo de présentation de la démarche.
Le numéro 1154 du célèbre magazine Les Inrockuptibles présente un article sur le futur du tourisme et le tourisme connecté. SWiTCH a le plaisir d’y avoir été cité en tant qu’expert aux côtés de Guillaume Cromer et Vanguelis Panayotis ! Même si l’angle choisi par la journaliste Clémentine Gallot est très alarmiste, voire un peu catastrophique – ce qui est loin d’être notre posture – il a le mérite de présenter quelques tendances lourdes pour le futur de cette industrie. A lire !
Guillaume Cromer, fondateur du cabinet ID Tourisme nous a fait l’honneur et le plaisir de nous inviter à participer à l’une des émissions de sa chaîne YouTube. Nous y avons parlé de marques territoriales et des clés pour réussir à élaborer une bonne stratégie de marque.
Retrouvez ici le pitch et la vidéo de l’ID-Talks #15 :
» Elles veulent toutes leur marque ! Les destinations se transforment ! Chacun veut son logo, sa tagline, son carnet de valeurs et son portrait identitaire. Est-ce que ce nouvel engouement va dans le bon sens ? A quel moment faut-il impliquer les parties prenantes du territoire pour en faire une marque vraiment partagée ? «
Le 20 septembre dernier, nous avons eu le plaisir d’être invité par la CCI Nantes St Nazaire, Bretagne Plein Sud et Cap Atlantique à participer à la Digital Week. Nous y avons présenter ce qui nous semble être les 3 tendances majeures dans le secteur du tourisme pour les 10 à 20 prochaines années et comment, concrètement, le marketing digital peut aider les professionnels du tourisme à répondre aux challenges à relever avec efficacité d’ici à 2020. Nous avons aussi détaillé comment créer une expérience touristique « WOW! » et rendre la relation plus humaine.
Vous retrouverez ici notre support de présentation, complétée de quelques slides que nous n’avons pas eu le temps de détailler dans le temps imparti.
La 2ème édition des Entretiens de Vixouze, qui a eu lieu les 7 et 8 septembre 2017 dans le Cantal, a tenu toutes ses promesses. Un cadre enchanteur, des intervenants de très haut niveau et des sujets pointus de prospective sur le futur du tourisme d’ici à 2050, tels ont été les ingrédients pour un événement décidément hors des sentiers battus. Ce n’est pas moins de 18 conférences et tables rondes auxquelles nous avons eu la chance d’assister et de participer pour l’une d’entre elle. Retour sur cet événement riche en matière à réflexion.
Voici « pêle-mêle » ce qu’il fallait retenir des débats :
Les Entretiens de Vixouze visent à adopter une approche prospectiviste. Or, la prospective exige un lourd travail de créativité et d’imagination de différents scenarii. Il faut donc être capable de faire un pas de côté pour oublier notre quotidien pour pouvoir se projeter.
L’imaginaire n’est pas le contraire du réel, il en fait partie. Cependant, l’imaginaire modifie nos perceptions.
La notion de tourisme est apparue en 1792… en même temps que la notion de modernité. Cette dernière repose sur un mythe de référence qui est le progrès. Dans le monde du progrès, le présent est supérieur au passé et le présent est inférieur au futur. Cela engendre un désenchantement et de la frustration, ce que Baudelaire appelle le « spleen ».
Tout est éphémère et fugitif, alors qu’on tend vers le durable, le transhumanisme et l’éternel. Pour poser des limites au transhumanisme, il faut développer « l’hyperhumanisme ». La modernité est la traversée dans la conscience d’un nouveau rapport à l’espace et au temps.
Les deux guerres mondiales ont réduit à néant l’idée que le progrès technique est un mythe de référence, faisant émerger ainsi la post-modernité. Celle-ci passe par le progrès moral et l’intelligence émotionnelle.
La massification n’est pas la disparition des différenciations, mais un simple déplacement de celles-ci.
Nous sommes désormais entrés dans un monde de la scénarisation (ex : scénarisation de l’Histoire avec le Puy-du-Fou ou encore le « Schindler Tour » pour visiter les lieux historiques de la Seconde guerre mondiale).
L’homme post-moderne a du passé dans son présent et dans son futur, mais il a aussi du futur dans son présent. Cela modifie les perceptions et les comportements. Toutes les pratiques culturelles, gastronomiques, corporelles, vestimentaires, etc. sont désormais bousculées.
On peut retirer de ce rapport à la post-modernité de nouvelles croyances, dont on pensait pour certaines qu’elles avaient pourtant disparues depuis le Moyen-Âge (ex : théorie du complot, force des « fakes« , etc.) et de nouveaux modèles, de nouvelles pratiques, etc.
Un nouveau paradigme est donc en train de s’installer, où le passé représente la nostalgie, le présent n’est possible que dans la scénarisation de l’expérience et le futur ne peut s’envisager que dans la capacité à anticiper. Il y a du reste fort à parier qu’il y a de moins en moins de frontière entre ces trois temps !
Un fait incontestable : un jour, il n’y aura plus de carburant fossile pour faire démarrer un avion tel qu’on le fait aujourd’hui. En 2030, l’avion prendra-t’il le train en marche ? Pour se déplacer sur de longues distances, nous aurons le choix entre le Transpod Hyperloop et l’avion à hydrogène Clip-Air.
Pour les plus courtes distances (autour de 0 à 100 km), les drônes individuels et au pilotage totalement automatique seront disponibles, tels que ceux sur lesquels travaille le chinois Ehang.
Les moyens de transport en 2030 offriront un temps de vie riche dans lequel la notion de plaisir deviendra un critère absolu. On ne jugera plus le temps de parcours, mais l’expérience du temps parcouru.
Tous ces moyens de transport ne sont pas concurrents, mais complémentaires. Cependant, à ce stade, on ne sait toujours pas comment supprimer les ruptures de charge (ce qu’on appelle les « frictions » chez SWiTCH, ndlr) entre les moyens de transport longue distance et ceux qui permettent d’accomplir les derniers kilomètres entre son domicile ou son bureau et les gares et les aéroports.
D’ailleurs, la clé du succès de tels projets est que pour qu’ils puissent simplement exister et se développer, il est indispensable qu’ils puissent s’insérer au sein des infrastructures déjà présentes (ex : aéroports, gares, etc.). La modularité de ces moyens de transport est donc essentielle.
Il est intéressant de constater qu’il y a encore 100 ans, la clé de la liberté était une clé de voiture. Aujourd’hui, c’est un téléphone mobile qui nous permet d’être mis en relation avec les solutions de mobilité (ex : velib’, co-voiturage comme Blablacar, VTC de type Uber ou LeCab, etc.).
Nous passons d’une société de propriété à une société d’usage/utilisation.
Qu’est-ce que la « Cobotique » : c’est la collaboration avec les robots ! Cette forme de collaboration va se développer très fortement dans nos gestes quotidiens et dans nos habitudes de travail. Cependant, les robots ne vont pas complètement remplacer les hommes… bien au contraire ! Ils vont simplement les soulager des tâches ingrates pour ne leur laisser plus que les tâches à forte valeur ajoutée. Une fois de plus, tout est question de nuance et de dosage. Il va falloir se poser les limites.
La mise en marché des destinations passe davantage par un « tourisme de marques » qu’un « tourisme d’Etat ». Partout dans le monde les marques de territoires et les marques d’usages prennent le dessus. Dans ce contexte, chaque Etat, mais aussi chaque destination à son échelle, doit redéfinir le cadre de ses missions en matière de promotion et de mise en marché.
Et si le thermalisme romain redevenait le thermalisme de demain ? La raréfaction de l’eau, l’équilibre difficile des budgets de santé publique et la promotion des dispositifs de bien-être et de jouvence sont-ils arrivés au bout d’une logique ?
Il ne faut pas confondre « tourisme médical », « tourisme de santé » et « tourisme de bien-être ».
Le traitement des addictions par les cures thermales semble être l’un des segments qui connaîtra la plus forte progression dans les 10 à 15 prochaines années. D’une manière générale, le tourisme médical – même s’il est peu développé en France – est un segment qui devrait se développer fortement à l’avenir.
Ce phénomène est peu surprenant compte tenu du vieillissement de la population et du développement des maladies chroniques et des maladies de longue durée.
La motivation des tourismes de santé et de bien-être est d’entretenir son capital santé. (Life span ≠ Health span).
Les données sont le nouvel or noir. Les acteurs traditionnels du tourisme en regorgent, mais les nouveaux entrants, les « pure players de la data » comme Uber, Airbnb, Booking ou encore Blablacar, excellent dans leur extraction, leur analyse, leur utilisation et leur valorisation. Ce qui n’est pas au détriment des acteurs historiques.
Le Big Data implémenté des objets connectés (aussi appelés « IoT » pour « Internet of Things ») s’appelle maintenant le « Massive Data« .
Il y a 3 ingrédients et 3 recettes essentiels pour collecter, analyser et valoriser les données des consommateurs avec succès :
Le travail sur la qualité des données : enjeux majeurs !
Le travail sur les outils de CRM : il faut qu’ils soient performants !
Le travail en A/B testing : il faut accepter de tatonner et de faire des erreurs avant de réussir !
La concentration : il faut accepter de croiser les données « 1st party« , « 2nd party » et « 3rd party » et de les analyser toutes ensemble.
La collaboration : il faut que les différents professionnels du tourisme issus de différents métiers échangent leurs données pour qu’ils puissent progresser collectivement, sans pour autant risquer de se faire concurrence.
La coconstruction avec la clientèle pour créer les offres produits qui leur conviennent le mieux.
Le massive data permet de passer de l’économie de l’attention à l’économie de l’intention : prévoir les intentions des consommateurs pour mieux les anticiper, les devancer et donc mieux y répondre.
Et enfin, pour terminer, voici le résumé de l’intervention d’Armelle Solelhac, PDG de SWiTCH, sur les trois tendances majeures qui se dégagent pour le tourisme en 2035 : 1. Le passage d’un tourisme de masse à un tourisme d’espace. Cela engendre un paradoxe :
– Un tourisme de niche, réservé à une élite financière, qui pourra profiter d’espaces naturels sans surpopulation ;
– Un tourisme virtuel, fait d’images en réalité virtuelle, d’odeurs et de sensations artificielles.
2. Un monde sans friction où l’expérience de voyage et de visite touristique est la plus fluide possible, sans rupture de charge. C’est l’un des plus gros enjeu et défi de ces 30 prochaines années. Cela exige, entre autres, un travail fin et colossal sur l’urbanisation et la gestion des flux, une approche « cashless » des lieux touristiques tout comme des resorts, grâce aux paiements mobiles ou aux bracelets de type Payintech, et bien d’autres modifications de taille de nos organisations.
3. « L’Hypertourisme », qui là encore fait apparaître des approches paradoxales mais pour autant tout à fait compatibles pour autant qu’elles ne soient pas situées en un même lieu. On peut citer parmi celles-ci : l’hyperconnexion et l’hyperdéconnexion (avec les digital detox), l’hyper personnalisation de l’expérience, l’hyper qualité, l’hyper service, l’hyper naturel et l’hyper aseptisé/contrôlé, l’hyper virtuel et l’hyper humain, l’hyper activité et l’hyper inactivité (avec les cures de silence notamment), l’hyper éthique, etc.
Remerciements :
Encore merci à Julie, toute l’équipe organisatrice de l’événement, et surtout à Serge Pilicer pour son invitation. Ce fut un réel plaisir de participer à ces rencontres hors du temps pour mieux anticiper les temps qui arrivent… à toute vitesse !