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Tourisme : vers une intelligence territoriale ?

Depuis les années 1990, la France reste la première destination touristique mondiale. S’il est certain que notre diversité régionale, notre gastronomie et notre patrimoine légendaires sont autant d’atouts qui participent à notre attractivité et notre renommée, nous devons prendre en compte la concurrence mondiale de plus en plus vive. Afin de garder cette longueur d’avance, de nouvelles réflexions territoriales voient le jour. Aujourd’hui l’objectif de nombreuses destinations touristiques consiste à adopter un projet global de destination qui transformerait un territoire en une « marque ». Ces modèles en question ont l’avantage d’être sur-mesure et de hisser la coopération au rang de valeur primordiale. Quels sont les enjeux ? Quels sont les pièges à éviter et les exemples à suivre ?

 

Une stratégie nationale

Alors que l’article 111-1 du code du tourisme prônait déjà la coopération dans le secteur touristique, la dernière réforme des collectivités territoriales de 2010 va plus loin.  L’objectif est d’inciter ces projets de synergie entre organismes territoriaux et collectivités locales en partageant les domaines de compétences. Le législateur incite ainsi les destinations touristiques à s’adapter aux nouvelles donnes internationales. Si l’innovation est le maitre mot de ces projets, il n’en reste pas moins que chaque entité conserve sa liberté et ses spécificités territoriales.

Au niveau national, la création du Conseil Supérieur des Territoires parachève cette volonté de mutualisation des moyens. Outre l’objectif de réaliser des économies d’échelle, les destinations doivent rester flexibles pour séduire différentes cibles de marché. Dans cette logique de travail en réseau, les possibilités sont infinies. Toutefois, certaines conditions préalables sont à respecter afin d’assurer l’efficacité d’un projet. L’état d’esprit et la confiance sont nécessaires, tout comme la capacité à donner du sens au projet ainsi que la définition des règles.

 

Destination et Territoire, une distinction nécessaire

Si l’enjeu de compétitivité internationale reste prégnant, la précipitation peut rapidement desservir une cause. Ainsi en amont, il est nécessaire de différencier le territoire (qui va nourrir la marque par ses valeurs intrinsèques) et la destination (vitrine virtuelle qui sert à promouvoir le territoire). Cette dernière ne peut en aucun cas supplanter le territoire. Par ailleurs, la vision uniquement mercantile d’un territoire représente une instrumentalisation dangereuse de son identité. Une stratégie de marque pérenne et efficace suggère une fédération et une formation de tous les acteurs locaux. Sans ce respect et cette volonté collective, aucun projet ne peut éclore et se construire.

Comme l’a engagé le Limousin, le travail de fond qui va nourrir l’identité territoriale et in fine le positionnement marketing reste un préalable essentiel.

 

Deux exemples probants : Savoie Mont-Blanc & Montagnes du Jura

En 2006, les départements de Savoie et de Haute Savoie ont adopté une marque de destination unique : Savoie Mont-Blanc. Les enjeux étaient clairs : « faire ensemble » pour assurer une meilleure visibilité de la région au niveau national et international et permettre aux habitants de s’approprier ce nouveau territoire. Aujourd’hui le nouvel axe de travail est de construire un système d’actions cohérent qui doit créer de la valeur pour la marque.

A moindre échelle, le Jura a également créé une marque de destination : Montagnes du Jura. Souffrant d’un manque de notoriété, le Conseil Général du Jura a souhaité se lancer dans une aventure similaire. Les objectifs principaux sont de développer une renommée européenne, d’attirer une nouvelle clientèle afin de désaisonnaliser la destination et de structurer l’offre touristique.

Même si l’organisation autour de ces projets collaboratifs reste difficile à engager, ces tentatives tendent à se multiplier et permettront sans soute à la France d’affirmer sa compétitivité sur la scène internationale.

 

Source : Espace Tourisme & Loisirs, Marques de destination – N°303, Mai 2012

[Carte postale] Un week-end à Cortina d’Ampezzo

La semaine dernière, nous avons eu la chance d’être invités à Cortina d’Ampezzo, au coeur des Dolomites en Italie. Nous avons notamment pu y tester une offre touristique originale le « Climb and Ride ». Le principe est simple : vous montez au sommet des remontées mécaniques, grimpez sur une via ferrata, puis redescendez jusqu’à la prochaine en VTT. Il est ainsi possible d’escalader plusieurs « voie ferrées » et d’apprécier quelques descentes épiques dans la même journée. Retour d’expérience.

Sur la petite route qui monte à Cortina d’Ampezzo, le défilement des paysages n’est qu’une mise en bouche. A l’arrivée, c’est le choc : nous n’avons pas commencé à explorer les lieux, mais nous sommes déjà saisis par la pureté du panorama à 360° où les montagnes en forme d’aiguilles tutoient le ciel. Les falaises abruptes aux reflets dorés et argentés – qui tirent sur le rose au couché du soleil – avec quelques touches de blanc, là où des névés s’accrochent jusqu’à l’hiver prochain, chapeautent harmonieusement des vallées verdoyantes. Le bruit apaisant du vent et des oiseaux a remplacé le brouhaha anxiogène de la circulation routière, des publicités à la télévision et des discussions matérialistes de notre société d’hyperconsommation.

Tandis qu’on accède au Rifugio Averau Hütte, on ne fait pas que prendre de l’altitude (2413 m). On élève véritablement son âme par la même occasion ! Passer une nuit ici est comme une escapade hors du temps qui passe, hors de la futilité de notre monde moderne et hors de nos gesticulations quotidiennes. C’est l’endroit idéal pour être hors d’atteinte (le téléphone mobile ne passe pas), faire le point sur les véritables priorités de la vie et faire le calme en soi. Bref, cela fait du bien ! Deuxième surprise : le menu est digne des plus grandes tables des Alpes ! D’ailleurs, la cuisine traditionnelle préparée avec délicatesse par Sandro Siorpaes et sa femme Paola a remporté de nombreuses distinctions en Italie et dans le reste du monde. Le célèbre Sunday Times a même élu ce restaurant parmi les 10 meilleurs des Alpes. Les gnoccis aux épinards nappés de sauce au fromage bleu sont incroyablement fondants. C’est sans doute les meilleurs que nous aillons mangé de notre vie ! Le carpaccio de boeuf au Parmesan est exquis. Quant à qualifier de fantastique l’Appelstrudel et sa boule de glace à la vanille, c’est un petit mot ! Déguster ces plats dans une atmosphère amicale et sans chichi rend l’expérience encore plus mémorable. Que ce soit le personnel ou les clients, ici tout le monde est souriant.

Le lendemain, nous partons à la première heure avec les VTT accompagnés de notre guide Paolo. Après un premier télésiège, nous déposons les vélos avant de nous engouffrer les uns après les autres dans une télécabine tout à fait singulière. Les cabines individuelles en forme de gelules rouges et jaunes ont l’air d’être sorties d’un roman de Jules Vernes ! Du reste, l’arrivée sur un terrain lunaire à plus de 3000 m d’altitude conforte cette impression. Le cliqueti des mousquetons que l’on accroche et décroche, puis que l’on fait glisser sur la « voie ferrée » rythme notre progression. Les paysages de montagne en forme de flûte ou découpées comme de la dentelle s’enchaînent. Nos pas et notre respiration s’allongent au fur et à mesure que nous prenons confiance. Le vide vertigineux de chaque côté de cette ligne de vie métalique n’est plus qu’un concept avec lequel nous jouons gentiment. Ce sont des sensations grisantes.

La via ferrata, c’est vraiment sympa. Cela permet d’accéder très facilement à des sommets où normalement seuls les grimpeurs les plus chevronnés peuvent aller. Nous sommes venus pour tester le concept de « Climb & Ride ». Alors après être montés, c’est l’heure de la descente ! Libérés de notre matériel d’escalade, nous enfourchons nos vélo « à gros pneus » en direction de la via ferrata suivante. Le trajet se fait sur une route de 4×4, ce qui est aussi inconfortable que de rouler sur un pierrier. Le départ est assez technique, mais assez vite on peut éprouver des sensations de glisse très ludiques. Les paysages changent tout aussi rapidement. Nous sommes désormais entourés de verdure, tandis que nous longeons une rivière où coule une eau cristalline. Le mélange d’odeurs des pins et de la terre humide est un délice.

 

Arrivés au pied de la via ferrata suivante, un orage menaçant nous fait rebrousser chemin. Et pour cause, traîner sur des câbles métalliques est le dernier endroit où l’on a envie de se retrouver quand l’ambiance est électrique ! Ce choix se révèle judicieux, car nous faisons le trajet de retour vers Cortina sous une pluie battante et des grêlons gros comme des calos.

Avec le retour du soleil, nous en profitons pour nous ballader dans le village et déguster quelques spécialités locales. Nous sommes surpris par la qualité de l’accueil des italiens. Leurs homologues du secteur touristique français feraient bien d’en prendre de la graine…

Nous aurions aimé rester plus longtemps à Cortina d’Ampezzo, qui a de nombreux autres trésors à partager. Mais cela nous fait une excellente excuse pour revenir ! Le concept de « Climb & Ride » est vraiment original et ne nécessite pas d’être un sportif chevronné pour en profiter pleinement.  Nous recommandons d’être accompagné par un guide si c’est votre première visite et que vous n’avez jamais pratiqué ces activités auparavant. Il est possible de choisir ses via ferrata et ses descentes en VTT en fonction de son niveau technique et des capacités physiques de chacun. Au pire, les débutants se découvriront de nouveaux muscles ;-).

Bons plans :

  • Dormir : Hotel Ambra
  • Manger : Rifugio Averau Hütte
  • Venir : Depuis l’aéroport de Venise, prendre le Cortina Express et profiter du paysage !
  • A apporter : Une paire de gants de vélo, une veste de pluie (les orages sont courts, mais violents) et tout votre matériel habituel de montagne !

Crédits photos : Cortina Turismo / Torri Bandion, Stefano Zardini

 

Quand Växjö base sa promotion touristique sur l’innovation

Avec la montée en puissance du SoLoMoCo, les destinations touristiques doivent accompagner sans cesse les visiteurs et rendre accessible l’information où qu’ils soient. Dans cette optique de promotion touristique mobile, Växjö, ville suédoise la plus verte d’Europe, a misé sur un projet e-tourisme ambitieux et interactif : iPad Unlimited. Décryptage du concept et analyse des résultats.

Le  concept
Afin de promouvoir les commerces locaux, la petite ville de Växjö propose à la location des iPad aux touristes. L’utilisation de cette technologie permet d’orienter le visiteur, d’optimiser et d’enrichir son séjour. Par ailleurs, avec de nombreuses applications qualitatives, le visiteur bénéficie également de réductions chez les commercants impliqués dans le projet iPad Unlimited. En termes de contenus, les principaux fournisseurs d’information ne sont autres que les prestataires associés qui mettent en avant leur activité, les responsables touristiques qui proposent de nombreuses visites et circuits, ainsi que les acteurs culturels locaux. L’ensemble reste coordonné par la Business School locale. En rendant l’information accessible en temps réel et en privilégiant les contenus « pratiques » (activités, agenda, météo,…), cette initiative met en avant la globalité de l’offre locale.

Les objectifs
En misant sur l’interactivité et le ludique, grandes tendances actuelles de notre société, Växjö souhaitait tout d’abord créer une « encyclopédie culturelle, touristique et commerciale qui puisse accompagner, aider et stimuler le visiteur à tous les moments de son séjour », selon Ingvar Skold , Président du Groupement des commerçants de la ville. Aujourd’hui, les destinations touristiques doivent donc être capables de donner une information en continu, peu importe le cycle du voyageur.

Les avantages et les inconvénients
Outre une promotion optimale de la ville, cette initiative assure une cohérence territoriale. Tous les commerçants associés au projet développent un lien et renforcent l’harmonie locale. Toutefois, l’utilisation de cet outil interactif ne fait pas tout. Il convient de proposer des contenus à réelle valeur ajoutée et d’optimiser la navigation et l’ergonomie pour l’utilisateur.

Les résultats
Växjö dispose aujourd’hui d’un nouveau trafic de très haute qualité. Ce mode de promotion des activités touristiques s’avère très efficace. Par ailleurs, la forte image de l’iPad donne du prestige au projet et renvoie une image positive et innovante de la ville suèdoise. Leur utilisation limite aussi de facto les publications papier et s’adapte parfaitement à l’image de ville « écolo » dont jouit Växjö. Ce succès en termes de notoriété et d’image a permis de doubler le parc d’iPad locatifs en un an !

Conclusion
Comme le démontre cet exemple, les destinations touristiques doivent aujourd’hui appréhender un nouvel enjeu : être présentes avant, pendant et après le voyage afin d’assurer au visiteur une expérience optimale. Il est vrai que pour remplir cette tâche, le web apparaît comme l’outil adéquat. Dans un souci de connexion permanente, d’autres initiatives du même type ne devraient pas tarder à fleurir. N’oublions pas une chose : le contenu est roi !

 

Source

[La bonne nouvelle du mercredi] SWiTCH participe à « Mont-Blanc Version Durable » du 31 mai au 02 juin 2012

Cette deuxième édition de « Mont Blanc Versant Durable » est une rencontre sur le tourisme de demain autour d’une réflexion sur le marketing territorial et les nouveaux produits. Elle se décline cette année autour du thème : « Il sera une fois… », Comment les lieux touristiques se racontent et s’inventent ?

Chaque territoire ou site porte en lui son histoire, c’est ce qui façonne sa personnalité, le différencie des autres, lui permet d’évoluer au fil des décennies, en fait une destination touristique unique. Aujourd’hui encore plus qu’hier le développement durable est un des facteurs déterminants de la définition d’une identité et de la construction d’une histoire contemporaine. Un choix stratégique et impliquant qui s’offre aux collectivités et qui nécessite un consensus général : c’est tout l’enjeu d’un positionnement futur qui transmettra et poursuivra leur propre histoire.

Nous interviendrons lors de la session du vendredi 1er Juin de 16h45 – 18h15 ayant pour thème « Le touriste, nouveau partenaire de la construction du récit des lieux touristiques : vers une communication participative« .

Pour consulter le programme complet de l’événement, c’est ici, et pour voir la présentation des intervenants c’est . Enfin, si vous ne pouvez pas venir du tout, voici en avant-première notre présentation :


 

Northern Caucasus Resorts : l’avenir du ski dans le Caucase ?

Dans le cadre d’un vaste programme de redynamisation du Nord-Caucase, région actuellement en récession, la société d’Etat OJSC Northern Caucasus Resorts est missionnée par le gouvernement russe afin de construire et d’exploiter cinq stations de ski de catégorie mondiale.

Quelques chiffres pour poser le décor : plus de 1100 kilomètres de pistes, 228 remontées mécaniques et une capacité d’hébergement supérieure à 100 000 lits. Ce projet ambitieux – pour ne pas dire pharaonique ! – doit concourir à la transformation économique et sociale de la région. D’ici à 2020, pas moins de cinq nouvelles stations verront le jour dans cette partie sud de la Russie. En parallèle, OJSC souhaite aussi développer plusieurs stations balnéaires au bord de la mer Caspienne.

Ce vaste programme territorial est financé par un partenariat public – privé. D’une part, le gouvernement prendra en charge les infrastructures et les transports ; de l’autre, des acteurs privés investissent dans les hébergements. Le projet « montagne » représente déjà, à lui seul, plus de 450 milliards de roubles, soit 11 milliards d’euros.

Selon Alexei Nevsky, PDG de OJSC Northern Caucasus Resorts, « le Nord-Caucase est une des dernières régions montagneuses vierges sur la planète et elle constitue un trésor naturel unique pour la Russie et pour le reste du monde ». La société respecte d’ailleurs un engagement environnemental stricte afin de préserver l’éco-système local et d’intégrer au mieux les infrastructures dans le paysage. Par ailleurs, le cluster OJSC espère créer plus de 300 emplois sur le territoire grâce à ce projet.

Avec la mise en place de SEZ, des zones détaxées, la société compte sur la venue de 5 à 10 millions de touristes par an. Ce plan d’envergure internationale est coordonné par International Caucasus Development, une « joint venture » franco-russe.

Aujourd’hui, OJSC souhaite initier sa stratégie de communication via un film promotionnel qui véhicule une image positive de la région et promeut ses nombreux avantages.

L’avenir du ski serait-il dans le Caucase en 2020 ?

Grand Ski 2012 du 17 au 18 janvier à Annecy

Annecy accueillera pour la 3e année consécutive le salon Grand Ski , organisé par Atout France. Ce rendez-vous annuel des professionnels du tourisme de la montagne et des sports d’hiver français leur permet de préparer la saison hivernale 2012-2013.

Pendant 2 jours, les professionnels du tourisme de montagne en France vont à la rencontre de près de 450 voyagistes internationaux. Stations, hébergeurs, restaurateurs, réceptifs, offices de tourisme, transporteurs et prestataires de services en tout genre vont de présenter leurs offres et nouveautés à un panel d’acheteurs qualifiés. Ils renforcent ainsi la mise en marché de leur offre à l’international et en France.

Le salon Grand Ski est organisé  en partenariat avec Air France, la SNCF, Rhône-Alpes Tourisme, Savoie Mont-Blanc Tourisme, France Montagnes, l’Office de Tourisme de l’agglomération d’Annecy, l’aéroport de Lyon Saint-Exupéry et l’aéroport international de Genève.

Nous serons présents dans les allées, alors n’hésitez pas à venir nous y rencontrer !
Infos pratiques :
Horaires :
17 janvier 2012 :   09h00 – 18h00
18 janvier 2012 :   09h30 – 17h00
Adresse :
L’Arcadium
32, Boulevard du fier
74 000 Annecy
Trajet :
Sortie Autoroute
Sortie 17
Annecy Nord
Annecy-le-vieux / Meythet
Puis direction Annecy

13ème Symposium International du Tourisme du 19 au 21 septembre, à Zermatt – 2ème journée (2ème Partie)

La 13ème édition du Symposium International du Tourisme a lieu du 19 au 21 septembre 2011, à Zermatt en Suisse. 170 participants triés sur le volet venant du monde entier et représentant 120 entreprises, ainsi que des institutions gouvernementales et professionnelles, se réunissent pour discuter des véritables enjeux du tourisme pour le futur. SWiTCH a l’immense honneur d’avoir été invité à participer à ce rendez-vous prestigieux. 2ème partie de notre résumé de la 2ème journée.

Après un déjeuner délectable, la session reprend et c’est à Eric Bernard de Visioglobe d’avoir ses « Five minutes of fame ».

Yves-Claude Aubert (European Tech Tour Association) ouvre la thématique consacrée aux opportunités d’innovations dans l’industrie du tourisme en rappelant que « la vitesse de développement des innovations, de leur adoption et de leur propagation est devenue vertigineuse ». Et c’est peu dire quand on voit la progression stratosphérique de HouseTrip, la société créée en 2009 par Arnaud Bertrand. Nous retiendrons de son intervention ces paroles pleines de sagesse :

  • « L’innovation n’est pertinente que si cela fait partie d’une vraie stratégie ».
  • « Mon job consiste à dire, la plupart du temps, « non » aux projets et aux nouvelles idées qu’on me propose. Pour mener à bien un projet, il faut savoir rester concentré sur les objectifs. »

Christian Mars (Vice Président de BeMore Holding) enchaîne ensuite sur une présentation de l’impact des ventes sur Internet dans le chiffre d’affaires des sociétés de gestions des remontées mécaniques. Ce qu’il faut en retenir :

  • Le yield management et le dynamic pricing sont l’avenir des sociétés de gestions des remontées mécaniques ;
  • En France, le coût d’une caisse sur la vente d’un forfait représente en moyenne 8% du prix du forfait;
  • Les stations françaises ne connaissent pas 80 % des acheteurs de forfaits, c’est donc très difficile de leur proposer des offres personnalisées;
  • L’avenir réside dans la fusion de la carte d’accès (= les forfaits)  avec le mode de paiement et les outils de fidélisation;
  • Le futur passe par la mise en place de plateformes d’agrégation des prestations touristiques en mode dynamique par destination;
  • La généralisation du NFC sur les smartphones va accélérer le transfert du chiffre d’affaires réalisé en caisse sur le chiffre d’affaire réalisé online.

Après une pause goûter et un rapide exposé d’un représentant d’Hangzhou la capitale de la province de Zhejiang en Chine, c’est le tour d’Olivier Müller (Chargé de développement pour le marché allemand) de présenter lors des « Five minutes of fame » une société déjà bien fameuse : Groupon. Il nous détaille ainsi le business model « gagnant – gagnant – gagnant entre le client – le commerçant et Groupon » de cette société originaire de Chicago créée en 2008 et déjà présente dans 250 villes dans 47 pays. Les avantages et la pertinence des services proposés par cette société semblent relativement logiques pour les professionnels du tourisme.

Reto Gurtner (PDG de Weisse Arena Group – Laax) nous expose ensuite son travail de développement de Rocks Resort et comment il a intégré le design dans le développement d’une marque forte d’hébergement à Laax.

François Seppey conclut avec beaucoup de finesse cette journée dédiée à l’innovation en rappelant le concept de « wintertainement » (winter + entertainment) et de l’importance de mettre davantage en scène l’expérience du client.

Mais n’allez pas croire que la journée prenne fin ici ! Trente minutes plus tard, nous nous engouffrons tous dans le train pour monter vers un lieu de paradis, afin de déguster un apéritif sur fond de coucher de soleil sur le Cervin accompagné de la délicate musique des clochettes et des cors des Alpes. Quelques discours et surtout quelques bonnes blagues plus tard, nous nous attablons autour d’un dîner dans la plus pure tradition gastronomique suisse au sommet du Sunnegga.

Enfin, nous n’en dirons pas plus, car d’un pacte commun « ce qui se passe à Sunnegga, reste à Sunnegga ». 😉

Pour suivre la dernière journée de ce 13ème Symposium International du Tourisme, c’est ici !

Crédit photos : Armelle Solelhac

13ème Symposium International du Tourisme du 19 au 21 septembre, à Zermatt – 3ème journée

La 13ème édition du Symposium International du Tourisme a lieu du 19 au 21 septembre 2011, à Zermatt en Suisse. 170 participants triés sur le volet venant du monde entier et représentant 120 entreprises, ainsi que des institutions gouvernementales et professionnelles, se réunissent pour discuter des véritables enjeux du tourisme pour le futur. SWiTCH a l’immense honneur d’avoir été invité à participer à ce rendez-vous prestigieux. Résumé de la dernière journée.

Monsieur le Maire Chamonix Mont-Blanc, Eric Fournier, ouvre cette ultime journée de conférence, suivi par Yves CLaude Aubert avec une rapide introduction de la thématique principale de la matinée sur les modes de gestion des stations de montagne.

Parmi les belles rencontres du jour, nous retiendrons tout particulièrement Michael Berry (Chairman de la National Ski Areas Association) qui nous a invité au Texas en 2012 à l’occasion de l’assemblée générale annuelle de l’association, ainsi que Carsten Kraus (Fondateur et Président de Omikron et Fact-Finder), sans oublier Karine et Conor Lennon de Off-Piste Radio Network.

Nous tenons à remercier très chaleureusement M. Gérald Imfeld de nous avoir offert la formidable opportunité de participer à cet évènement d’une qualité exceptionnelle tant dans l’organisation que dans ses contenus. Nous remercions aussi Hervé Fournier et Virginie Pastore pour leur accueil sympathique en Valais. Nous adressons toutes nos félicitations et nos bons voeux de continuation à toute l’équipe qui a organisé ce 13ème Symposium International du Tourisme. Enfin, si vous passez par Zermatt, nous vous recommandons vivement le Backstage Hôtel et plus particulièrement la Cube Loft Room : une expérience de sommeil en lévitation qui vaut le coup d’être vécue au moins une fois dans sa vie ! 😉

13ème Symposium International du Tourisme du 19 au 21 septembre, à Zermatt – 2ème journée (1ère Partie)

La 13ème édition du Symposium International du Tourisme a lieu du 19 au 21 septembre 2011, à Zermatt en Suisse. 170 participants triés sur le volet venant du monde entier et représentant 120 entreprises, ainsi que des institutions gouvernementales et professionnelles, se réunissent pour discuter des véritables enjeux du tourisme pour le futur. SWiTCH a l’immense honneur d’avoir été invité à participer à ce rendez-vous prestigieux. Résumé.

Et c’est parti pour la 2ème journée de l’ITS sous le soleil de Zermatt !

François Seppey (Président de la Fondation Ark) amorce cette séance placée sur le thème de l’innovation par une définition fort à propos : « l’innovation c’est introduire quelque chose de nouveau dans une chose établie. L’innovation est au début et à la fin de toute chose, car elle est source de changement dans le comportement du consommateur ».

Le Deputy Director de l’International Tourism Marketing Division de Shandong, Yu Fenggui, prend la suite pour nous présenter l’énorme travail réalisé sur les marques touristiques de la 2ème plus grande ville de Chine en termes de population. En effet, la ville natale de Confucius – dont les sagesses sont très appréciées par notre équipe – a décidé de jouer pleinement la carte de l’hyper-segmentation en créant 6 marques en fonction des différentes aspirations et du type d’activités pratiquées par les visiteurs. Surpris par l’importance de ce chiffre, nous avons osé poser la question du risque de cannibalisation des marques entre elles. La réponse n’a pas tardé : « il y a, depuis des millénaires, six cultures si différentes les unes des autres à Shandong que cela justifie l’existence de six marques distinctes ». Nous sommes sceptiques, mais cette approche asiatique du marketing reste intéressante.

Guillaume Thevenot, Auteur du blog HotelBlogs, lance la conférence dédiée aux médias sociaux à laquelle nous participons aux côtés d’invités prestigieux tels que Patrick Comboeuf (Directeur E-Business à la Swiss Federal Railways), Michael Menzel (Directeur des ventes chez TrustYou), Sara Nanda (Senior Manager des partenariats européens chez TripAdvisor). Chacun explique en quoi les média sociaux ont révolutionné les modes de réservation, de consommation et de commentaires des séjours touristiques. Pour notre part, nous avons traité des apports de la géolocalisation sociale à l’industrie du tourisme en nous appuyant notamment sur l’EpicMix™ de Vail Resorts Inc. Nous vous laissons découvrir notre présentation et la vidéo qui s’y rattache ci-dessous :

Après une pause café, c’est l’heure des « Five minutes of Fame » pendant lesquelles le créateur d’une start-up vient présenter les produits ou services de son entreprise. Créé par un ancien champion de VTT, SKY carve développe un nouveau type de produit permettant de faire des descentes en tyrolienne à près de 100 km/h ! Un bon moyen de valoriser les remontées mécaniques hors saison d’hiver.

La table ronde sur les « innovations et le design dans les infrastructures et les équipements » s’ouvre sur une présentation de Roberto Francesconi (Manager régional de Finaosta, dans la Vallée d’Aoste) sur les travaux d’aménagement et les nouvelles remontées mécaniques qui vont être installées vers la pointe Helbronner sur le côté italien du massif du Mont-Blanc. Les installations devraient être ouvertes au public en 2015.

Puis c’est au tour de Reto Rindlischbacher (CEO de Nordica) de prendre la parole pour parler du repositionnement de sa marque (50 % piste, 30% Freestyle et 20% Freeride), nous décrire à quoi ressemblerait le domaine skiable de ses rêves et comment il devrait être géré :

« Managing a ski resort company would mean to me « being an entertainment and an event Company »

Ca laisse rêveur ! Certes, il serait appréciable que certains patrons de domaine sortent de l’esprit « câbles et poulies » dans lequel ils baignent. Mais sans vouloir jouer les rabats-joie, nous ne sommes pas certains que la gestion d’un domaine skiable se résume à la simple création d’espaces de divertissement où pourraient avoir lieu des évènements de folie. Une fois de plus, la question est de savoir où placer le curseur.

Enfin, Benno Nager (Directeur d’Alpine Resort Consulting) a clôturé cette matinée de présentation.

Pour lire la seconde partie de la 2ème journée du 13ème Symposium International du Tourisme, c’est ici !

Crédit photos : Armelle Solelhac

13ème Symposium International du Tourisme du 19 au 21 septembre, à Zermatt – 1ère journée (2éme partie)

La 13ème édition du Symposium International du Tourisme a lieu du 19 au 21 septembre 2011, à Zermatt en Suisse. 170 participants triés sur le volet venant du monde entier et représentant 120 entreprises, ainsi que des institutions gouvernementales et professionnelles, se réunissent pour discuter des véritables enjeux du tourisme pour le futur. SWiTCH a l’immense honneur d’avoir été invité à participer à ce rendez-vous prestigieux. 2ème partie de notre résumé de la 1ère journée.

Dans un style et sur un sujet complètement différent, nous enchaînons sur une série de présentations sur la sécurité  en montagne. Michael Berry (Chairman de la National Ski Areas Association – l’équivalent de DSF en France) dresse un tableau des typologies d’accidents graves enregistrés ces 6 dernières années sur l’ensemble des domaines skiables nord-américains. On retient les chiffres suivants :

  • 55 chutes depuis des remontées mécaniques
  • 32 accidents dans les snowparks (seulement ?!)
  • 22 collisions avec des dameuses / Skidoo
  • 127 accidents sur les pistes de tubing (peu de stations proposent cette activité en Europe, mais c’est très populaire en Amérique du Nord !)

Bo Adams (Senior Vice President, Mountain Guard, USA) fait ensuite une intervention, non sans humour (« Avez-vous remarqué comme les clients semblent avoir laissé leur cerveau chez eux quand ils sont en vacances ? » – Oh, si ! 😉 ), sur les bonnes pratiques en matière de prévention et de sécurité auprès des clients et du personnel des stations de montagne. Enfin, Mark Petrozzi (Vice President du Management des Risques à Booth Creek Resort Properties Gilford, USA) et Peter Riets (Avocat pour les stations du Groupe Vail Resorts) poursuivent en nous montrant le coût de ces accidents et les impacts pour les opérateurs de remontées mécaniques, leurs assureurs… et leurs avocats ! Ces témoignages impressionnants sont à mettre en perspective dans la mesure où les pratiques nord-américaines en matière de poursuites judiciaires et de versement d’indemnités ne sont pas (encore ?) comparables avec ce que nous connaissons en Europe.

Après une pause autour de douceurs sucrées, nous reprenons sur un thème au combien d’actualité : la communication et le management de crise. Deux intervenants japonais, Asuka Horigome (Diplomate en charge de l’économie auprès de l’Ambassade du Japon à Bern) et Yasushi Fukagawa (Conseiller ministériel auprès de l’Ambassade du Japon à Bern), ainsi que le chinois Junlin Liu (Secrétaire du Comité Municipal du CPC du Dujiangyan, Sichuan), ont témoigné des impacts des catastrophes naturelles sur la fréquentation touristique dans leur pays respectifs, ainsi que sur la gestion de ces situations de crise tant en matière de logistique sur le terrain – des premiers secours à la reconstruction – que de communication auprès des populations et des touristes.

Après une rapide conclusion, cette belle et dense 1ère journée s’est clôturée par la remise du Crystal Tourism Award 2011 (by Swarovski) à Reto Gurtner (Chairman et PDG du Weisse Arena Group).

Pour terminer, on notera quelques belles rencontres dont Raul Revuelta, auteur du célèbre blog Ski Paradise, et notre consultant suisse préféré Laurent Vanat.

Pour revenir à la 1ère partie de l’article, c’est ici !

Crédit photos : Armelle Solelhac