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Rencontre 1 % For The Planet à Paris le 4 juillet 2011

Dans le cadre bucolique du WWF, face à l’hippodrome de Longchamp (à Paris) plus de 200 personnes représentants les entreprises donatrices, les associations bénéficiaires et les responsables de 1% For The Planet venus spécialement des USA, ainsi qu’un groupe important de journalistes se sont rassemblées pour discuter de l’évolution du mouvement, dont SWiTCH fait parti depuis 2009. Récit d’une journée pas ordinaire.


Mais au fait, c’est quoi le 1% For The Planet ?
Créée par Yvon Chouinard en 2002, cette ONG à but non lucratif basée aux USA existe pour développer et encourager un réseau d’entreprises s’engageant financièrement à préserver les ressources de la planète. Cela signifie donc concrètement que les entreprises adhérentes s’engagent à reverser 1 % de leur chiffre d’affaire à une ou plusieurs associations, agrées par le mouvement, en charge de la préservation de l’environnement et d’actions éducatives en la matière.

Yvon Chouinard & Armelle Solelhac (Crédit photo : Christian Chanal)


Une matinée de présentation
Pendant la matinée réservée exclusivement aux entreprises membres, Terry Kellogg et Melody Badgett ont présenté un rapide aperçu de l’état du mouvement après presque 10 ans d’activité :

  • 1450 entreprises membres dans 44 pays ;
  • 70 millions de dollars US de dotations aux associations bénéficiaires ;
  • Le chanteur Jack Johnson est le 50ème membre à avoir rejoint le mouvement ;
  • Ces 3 dernières années, il y a eu un nouveau membre par jour ;
  • Après le Canada et les USA, la France est le pays qui compte le plus d’entreprises membres.

Les débats, ponctués par le chant des coqs et des poules gambadant librement dans la verdure environnante, visaient à comprendre pourquoi les chefs d’entreprises présents avaient décidé de rejoindre le mouvement, comment ils valorisaient cette appartenance, comment faire en sorte que le mouvement se propage davantage en France.

Des questions stratégiques très pertinentes sont sorties de ces échanges, telles que :

  • Doit-on accepter dans le réseau de grosses sociétés qui ne respecteraient pas les principes du développement durable, mais qui voudraient s’offrir une image plus verte ?
  • Faut-il cibler des entreprises plus grosses pour avoir des dons plus importants, même si celles-ci sont nettement moins nombreuses et beaucoup plus difficiles à convaincre ?
  • Quelles sont les valeurs fondamentales que 1% For The Planet doit défendre ?
  • Etc.


Un déjeuner networking aux saveurs méditerranéennes
La pause déjeuner a permis de faire davantage connaissance avec les autres membres autour d’un buffet à base de produits bio (of course ! ;-)) aux saveurs méditerranéennes : toast de tapenade, tomates séchées et paëlla végétarienne nous ont régalé. Il semblerait qu’il y ait une implantation massive du réseau en Rhône-Alpes, et à Annecy en particulier. Nous avons donc eu le plaisir de retrouver certaines personnes croisées à l’occasion de la dernière visite d’Yvon Chouinard en 2009 et d’en rencontrer de nouvelles. Autant d’occasions de business que de partage de bonnes pratiques en si peu de temps, c’est toujours surprenant et enrichissant.


Une après-midi avec Yvon Chouinard et Yann Arthus-Bertrand
La session de l’après-midi ouverte aux ONG et aux journalistes a réuni les deux têtes d’affiche de la journée, Yvon Chouinard et Yann Arthus-Bertrand, autour d’un débat animé par Walter Bouvais (cofondateur et directeur de publication de Terra Eco) sur les relations entre l’engagement des entreprises et les associations bénéficiaires des dons. A leurs côtés, François Veillerette (Porte-parole de l’association Générations Futures), Cyril Dion (Directeur de l’association colibris), Charles Kloboukoff (Président fondateur du Groupe Léa Nature) et Stéphane Regis (PDG de Xymox System) ont apporté leur témoignage. On retiendra notamment la citation de conclusion de Melody Badgett : « Faire en sorte que l’impossible devienne l’inévitable ».

La fin de la journée a permis des échanges plus personnels avec Yvon Chouinard. Au passage, il nous a signé une jolie dédicace de son livre et nous avons pris RdV pour aller surfer chez lui, à Ventura (Californie), en mai prochain. Grâce au déménagement épic des superbes créations de Christian Chanal, nous avons eu la chance de passer des moments aussi hilarants que mémorables avec Yann Arthus-Bertrand sur la terrasse de sa cabane, juste derrière les bureaux de son association GoodPlanet.org.

1er rang : Yann Arthus-Bertrand – 2nd rang : Armelle Solelhac et Christian Chanal

 

La traversée de Paris en combi VW
Histoire de prolonger ces moments de félicité, Christian Chanal, Nathan et moi-même nous sommes offert avant le diner la plus belle expérience de traversée de la Capitale qu’il ne nous ait jamais été donné. Confortablement installés à l’avant du combi VW le plus cool du monde (bravo Nathan pour le relooking !), nous avons lancé sourires, symboles de Peace & Love, blagues et clins d’œil à tous les coins de rues pour braver la circulation. Le tout sous le regard mi-médusé, mi-amusé voire parfois complice des parisiens. C’est fou le capital sympathie qu’on peut avoir dans ce véhicule* ! 😉

Merci à tous les participants de cette belle journée, qui nous l’espérons, sera renouvelée très prochainement.

* Roulant à l’éthanol !… On ne plaisante pas avec ces choses là ! 😉

 

[Invitation] Rencontre avec Guy Kawasaki

Après Philippe Bloch, Yvon Chouinard, François Lemarchand et Paul Petzl, nous aurons le plaisir de rencontrer l’un dès plus célèbre et influent entrepreneur au monde: Guy Kawasaki. C’est à l’occasion de la parution de son nouveau livre « L’Art de l’enchantement » (éditions Diateino, 24€) et du « Prix Innover Entreprendre » qui se déroulera le Jeudi 7 avril de 15h30 à 20h, à ESCP Europe (79 avenue de la République, Paris 11ème) que celui-ci fera une conférence exceptionnelle en France, suivie d’une séance de dédicaces.

Ancien évangéliste du Macintosh, Guy Kawasaki a quitté Apple pour créer plusieurs start-up en vue de « rapprocher l’avenir ». Les plus célèbres : Garage Technology Venture, société de capital-risque pour jeunes entreprises et Alltop qui répertorie les meilleurs blogs et sites internet. Il inspire et guide des milliers d’entrepreneurs dans le monde.

L’évènement est gratuit et ouvert à tous sans inscription préalable. Nous espérons vous y retrouver nombreux !

[Propagande] La confiance en soi

Cet été, pour me rafraîchir les idées, j’ai relu quelques un de mes classiques : Bien heureux les fêlés, Toutes les entreprises ont été petites un jour, Quand on rêve le monde, Let my people go surfing, etc. Dans ce dernier livre, j’ai noté une réflexion d’Yvon Chouinard qui m’a inspiré ce billet.

« Pratiquer des sports à risque m’avait enseigné une leçon importante : ne jamais dépasser les limites. Vous poussez la machine et vous vivez pour ses moments où vous allez vous retrouvez sur le fil, mais vous ne faites jamais le grand saut. Il faut être honnête avec soi-même ; connaître ses forces et ses limites et ne pas chercher à vivre au-dessus de ses moyens. La chose est vraie dans le monde de l’entreprise. Dès qu’une entreprise essaie d’être ce qu’elle n’est pas, qu’elle essaie de « tout avoir », elle disparaît. »

On peut retirer beaucoup de leçons de ces sages paroles. Mais aujourd’hui, je me limiterai à la question de la confiance en soi, qui à mon sens est une des clés du succès. Mieux on se connaît, c’est-à-dire plus on a une vision précise – et sans se mentir ! – de ses capacités, de ses forces et ses faiblesses, plus il est possible d’avoir confiance en soi. Or, c’est précisément cette confiance qui permet à l’entrepreneur de savoir qu’il peut réussir ce qu’il entreprend. La confiance en soi est rarement innée. Elle s’acquiert avec le temps… et avec beaucoup d’entraînement.

Petit hasard de la vie, je suis tombée il y a quelques jours sur une vidéo de Roger Federer qui fait une démonstration saisissante de ces propos à l’occasion du tournage d’une publicité pour une célèbre marque de rasoirs. Il respire tellement la confiance que rien ne semble pouvoir lui faire manquer son but (par deux fois !) face à un technicien, qui lui semble pour le coup cruellement manquer d’assurance !


Cette démonstration n’est pas sans nous rappeler celle d’Andy Murray que nous avions publié il y a quelques mois… 😉

Crédit Photo Roger Federer : DR

Comment les entreprises peuvent préserver l’environnement tout en restant profitables ?

Armelle Solelhac et Yvon Chouinard

Tous les ans à peu près à la même époque, nous avons la chance de faire une rencontre peu ordinaire. L’année dernière, c’était Philippe Bloch. Cette année ce n’est pas un mais 3 « alter-entrepreneurs » avec lesquels nous avons pu échanger au cours d’une table ronde animée par les étudiants de l’Ecole Supérieur de Commerce de Grenoble. Pour ceux qui n’ont pas pu y assister, voici la retranscription des notes que nous avons pu prendre.

Bonne lecture !

Conférence Grenoble Ecole de Management – Institut Sport et Management

Mercredi 04 Novembre 2009

 Table ronde : « Regards croisés d’alter-entrepreneurs »

Invités :

–          Yvon Chouinard, Alpiniste, Fondateur et PDG de Patagonia
–          François Lemarchand, Fondateur de Pier Import, Fondateur et PDG de Nature & Découverte
–          Paul Petzl, PDG de Petzl

Animateurs : Jean-Philippe, Coline et Jordan, étudiants à GEM

Question : Quelles ont été vos motivations pour devenir chef d’entreprise ?

Yvon Chouinard (Y.C) : Dans les années 1960, je n’avais aucun respect pour les businessmen. Je voulais juste faire du surf et de l’escalade à Yosemite (CA). J’avais des idées pour améliorer mon matériel d’escalade. J’ai commencé à fabriquer mes propres pitons en incorporant des améliorations techniques. Ca a plu à mes amis et peu à peu je me suis mis à vendre des pitons devant le coffre de ma voiture. Tout ce que je voulais c’était d’avoir assez d’argent pour payer mes factures, partir voyager, grimper et surfer le plus possible. Je n’avais aucun désir de créer une entreprise. Pour moi, ce n’est pas une fin en soi. C’est juste arrivé comme ça !

François Lemarchand (F.L) : Dans les années 1970, tout était abondant, tout était possible ! La grande aventure à l’époque c’était de découvrir le monde. J’ai donc créée Pier Import. Je partais avec ma femme à la recherche de produits issus de l’artisanat local. Cette entreprise a eu du succès, parce qu’elle racontait une histoire aux gens, une histoire différente des autres entreprises d’ameublement de l’époque. Actuellement, cette entreprise est pratiquement morte, à cause de la globalisation et parce que son introduction en Bourse a changé les objectifs des dirigeants. Au départ, on voulait apporter quelque chose de différent aux clients. Les dirigeants actuels de Pier Import veulent juste faire des profits. Après avoir vendu l’entreprise dans les années 1990, j’ai créé Nature & Découverte qui correspondait aux valeurs de l’époque.

Paul Petzl (P.P) : Mon père était artisan et avait une passion pour la spéléologie. Il était un peu bricoleur et, comme Yvon Chouinard, il voulait améliorer son matériel de spéléo. Pour nous, la perfection est la seule valeur qui nous permette de signer nos produits avec notre nom. Finalement, Petzl a démarré comme Patagonia !

Question : Yvon Chouinard, pourriez-vous nous parler de votre M.B.A. (« Management By Absence ») ?

Y.C : Comme je l’ai dit, tout ce que je voulais, c’était de faire du surf quand il y avait de la houle, du ski quand il y avait de la poudreuse et de l’escalade quand il faisait beau. Mais ce n’est pas si simple que ça, car il n’y a pas d’horaire pour les vagues ou la poudreuse ! Je voulais donc pouvoir travailler avec mes amis et avec des horaires suffisamment flexibles pour aller surfer. Je voulais aussi que mon travail soit un terrain de jeu et vice-versa. Je voulais pouvoir partir 6 mois de l’année pour grimper, pêcher et surfer sans que l’entreprise soit en péril. Les clés pour que cela fonctionne c’est :

–        d’embaucher des gens indépendants, autonomes, avec le sens de l’initiative et suffisamment motivés, c’est-à-dire véritablement engagés dans le projet d’entreprise. S’il y a le feu dans l’entreprise, ça ne sert à rien de m’appeler ! Je ne suis pas pompier. Par contre il faut des gens capables d’avoir assez d’esprit d’initiative pour appeler les secours. Pour moi, le résultat est plus important que le temps passé à travailler. S’il faut dix ou seulement une seule heure à un salarié pour obtenir le résultat escompté, ce n’est pas mon problème ! Ce qui compte, c’est le résultat. Pour cela, il faut des salariés qui adhèrent pleinement aux valeurs de l’entreprise.

–        Ne pas avoir de bureau fixe, ni de tâche fixe. Il faut que tout le monde soit capable de faire le travail de son voisin. Comme ça, si son collègue est absent, parce qu’il est malade ou… parce qu’il fait du surf, l’entreprise continue de fonctionner !

F.L : Tout le monde s’en fout de maximiser les profits des actionnaires ! Il faut donner du sens à ce qu’on fait et à son travail. Par exemple, une fondation d’entreprise, ce n’est pas une simple œuvre caritative, c’est un bien commun à tous les salariés. Mais attention, il ne faut pas se leurrer, on ne peut pas être altruiste quand il n’y a rien à bouffer !

P.P. : La croissance et l’argent ne sont pas le but. Quand on crée une entreprise, on ne fait pas des bénéfices tout de suite, il faut du temps. La croissance peut être déstabilisante pour l’entrepreneur et les salariés, mais aussi pour les clients. Le chef d’entreprise doit donc réguler cette croissance. Le but, c’est de créer, d’inventer des choses et du lien. Il faut être passionné par le produit et par le client. Il faut avoir le plaisir d’étonner chaque fois un peu plus le client.

 

Question : Parlez-nous de l’engagement de vos entreprises dans l’environnement ?

Y.C : Avant, Patagonia reversait 10% de son bénéfice avant imposition. Depuis la création de l’association 1% Pour La Planète, nous reversons 1 % de nos ventes (NDLR : donc 1% du chiffre d’affaire) à des organisations non gouvernementales qui travaillent à la préservation de l’environnement. Ce n’est pas de la charité, c’est le coût du business !

F.L : Nous avons écrit une charte d’entreprise qui expose nos valeurs et nos actions et nous nous les réalisons ! Nous collectons aussi des fonds auprès de nos clients, en plus des 10 % de nos profits que nous reversons à notre fondation d’entreprise.

P.P. : Il faut ouvrir l’entreprise sur autre chose que le commerce. Les engagements sont une des responsabilités des entreprises. Il faut rendre à la nature et à tous ceux qui nous font vivre tous les jours un peu plus que ce nous leur prenons ! Il y a 4 ans, nous avons créé la Fondation Petzl. Depuis, nous avons réalisé 45 projets, comme la réfection d’un refuge en montagne qui datait de 1910 et qui tombait en ruine.

 

Question : Comment communiquez-vous autour de ces engagements ?

F.L : Nos clients sont issus de la société post-consommation. Ils ne croient pas en la publicité, mais adhèrent aux valeurs des entreprises. Donc, on ne communique pas spécifiquement sur nos engagements. On fait du « buzz », on diffuse doucement. Comme c’était écrit sur la devanture de la pâtisserie de mon enfance : « Bien faire et laisser dire ».

Y.C : Je veux sauver la planète. Mais au lieu de ne me concentrer sur l’idée, je me concentre sur le processus. C’est pourquoi je donne aux ONG.

P.P. : En tant qu’entrepreneur, j’ai la responsabilité de donner à mes salariés et à la nature, dont je puise l’énergie.

F.L. : Nous avons une vie schizophrénique, car nous sommes à la fois patrons et écolos. Quand je rencontre des amis patrons, ils me disent : « à vous les écolos… ». Et quand je vois mes amis écolos, ils me lancent : « mais vous les patrons… ». Etre dans cette opposition n’avance à rien. Dans un futur très proche, le discours des clients aux entreprises sera très clair : « si tu n’es pas vert, je te boycotte et je boycotte tes produits ». Il n’y a donc pas le choix, il faut s’y coller !

 

Question : Comment en période de crise économique et de délocalisation des productions, peut-on concilier l’engagement social et environnemental d’une entreprise et la profitabilité nécessaire à sa survie ?

Y.C : Dans l’histoire de Patagonia, à chaque crise économique, nous avons fait des profits records. Pourquoi ? Parce que les gens ont cessé d’acheter de la mode et des produits accessoires. Ils se sont mis à acheter des produits de bonne qualité, donc durables, et multi-usages. Par exemple, au lieu d’acheter une combinaison de ski qu’ils ne mettent que 15 jours par an et qui encombre leurs placards les 11 autres mois de l’année, ils se sont mis à acheter une veste pour faire du ski, pour faire du vélo et pour aller en ville aussi. Je ne veux pas des clients qui achètent pour acheter, mais des clients qui ont besoin des produits Patagonia. Pour moi, le véritable pouvoir n’est pas entre les mains des politiques ou des financiers, mais entre les mains des citoyens et des designers.

P.P. : La délocalisation, on va y revenir !

F.L. : Nous ne sommes pas la génération X, mais la génération schizophrène, car nous sommes plein de contradictions. On veut tout en même temps : des produits locaux et pas chers. Or, ce n’est pas possible. Les valeurs communes de la société et les comportements individuels doivent changer !

 

Question : Comment, à l’échelle des entreprises, peut-on gérer les relations avec les gouvernements et les politiques pour les impliquer davantage sur les questions environnementales ?

Y.C : Les politiques doivent être plus effrayés par les entreprises et les citoyens que par la nature. Laissez-moi vous raconter une petite histoire pour illustrer tout ça. Vous êtes dans les Pyrénées, il fait beau temps et un guide vous emmène faire une belle course, mais avec quelques passages escarpés. Si le guide est patient et compréhensif, vous passez, mais vous continuez à avoir peur de la nature. Par contre, si vous êtes à Zermatt en train de faire l’ascension du Matterhorn avec des pierres qui vous tombent sur la tête, une grosse tempête qui s’abat sur vous et que le guide vous tire violemment pour vous faire avancer plus vite, à force, vous finissez par avancer, parce que vous avez plus peur du guide que des dangers de la nature. Avec les politiques, c’est pareil. Il faut leur faire peur pour qu’ils avancent !

F.L. : Oui, les politiques répondent à la demande des citoyens.

 

Question : Comment se traduit la RSE dans vos entreprises ?

F.L. : On est très concret ! On attribue des « budgets CO2 » à chacun de nos départements. Il faut rendre les gens malins et débrouillards, car tous les ans leur « budget CO2 » diminue par rapport à l’année précédente.

P.P. : On a embaucher un Responsable du Développement Durable, qui a du pouvoir et des moyens pour piloter de nombreux projets de développement durable dans l’entreprise. Par ailleurs, nous avons repensé nos locaux. Par exemple, les salles équipées d’ordinateurs ont été équipées de récupérateurs de chaleur pour chauffer le restes des bureaux de l’entreprise.


Question : Parlez-nous de la transmission de vos entreprises ?

Y.C : Je reçois des propositions de rachat de mon entreprise toutes les semaines. Ca ne m’intéresse pas. Ce qui m’intéresse, c’est la transmission des valeurs. Je dis souvent « n’achetez pas ce produit, à moins que vous en ayez vraiment besoin ! » […]* J’incite les gens à appliquer la « méthode des 5 questions », initiée par Toyota, pour régler un problème. Il est nécessaire de se concentrer sur les causes du problème et non les symptômes. Pour cela il est essentiel de se poser les bonnes questions en amont.

* Un morceau des explications d’Yvon Chouinard m’a échappé… Désolée ! Si l’un des participants à la conférence a l’occasion de lire ses lignes et a pu noter ce qui a été dit, merci de bien vouloir me le faire parvenir.

P.P. : Ce qui est fondamental, c’est que quand on conçoit les choses, on les conçoit pour qu’elles durent.

F.L. : Oui, pour ne pas faire les choses idiotement et si on veut avoir de bons produits, il faut se poser des questions en amont.

P.P. : Cette notion de transmission des valeurs dans les entreprises est très importante. Il faut développer une culture d’entreprise, un véritable ADN.


Conclusions par Elysabeth Laville, PDG de Utopie (agence spécialisée en stratégies de développement durable), Prix de la femme de l’année 2008, HEC 1988.

–          Ce n’est pas en étant obsédé par le profit qu’on en génère durablement.
–          Il faut savoir trouver un équilibre entre le travail, la passion, l’amitié et la famille.
–          Ce n’est pas en encadrant les gens qu’on les libère et qu’on les pousse à développer leur esprit d’initiative et leur capacité à être autonomes.
–          Une entreprise qui grandit trop vite, c’est dangereux. Il n’y a pas de start-up (au sens « jeune pousse ») dans la nature qui vivent longtemps.
–          Les fondations d’entreprise ne suffisent pas, il faut aussi des actions au quotidien dans les entreprises. Il ne s’agit pas de se dédouaner avec une simple fondation.
–          Les entreprises doivent être des laboratoires d’innovations pertinentes.
–          « On a les clients qu’on mérite ». Que faites-vous pour avoir les clients que vous voulez ?
–          « On a une montagne à gravir et nous n’avons fait que les premiers pas ».
–          Est-ce que le développement durable rapporte ? Il n’y a pas d’outils de mesure scientifique et, de toute façon, en la matière il ne faut pas nécessairement réfléchir en termes de profits financiers ! « Il n’y a pas de profits à faire sur une planète morte » (David Brower).

60 secondes pour conclure

Yvon Chouinard :
–          A l’époque, le sexe était sans danger et l’escalade était une activité périlleuse.
–          Les gouvernements n’ont pas de pouvoir, mais nous – les citoyens – avons le pouvoir !
–          La génération X est perdue, mais la génération Y représente l’espoir.
–          Nous n’avons pas toutes les réponses, mais nous posons – au moins – les questions.

François Lemarchand :
–          On se demande souvent « pourquoi ? », mais peut-être faudrait-il aussi se demander « pourquoi pas ? ».

François Leccia (Directeur du Institut Sport & Management) :
–          La satisfaction des clients est fondamentale, car sans eux les entreprises ne sont rien.
–          Sans la jeunesse, demain ne se fera pas.

Sources :
Notes prises et retranscrites par Armelle Solelhac
Photo : Michaël Rouhaud (
Le Yéti)

[Media] SWiTCH est dans la Lettre Economique Montagne Expansion !

Rentré hier soir très tard – ou très tôt ce matin, c’est comme on veut ! – d’une belle rencontre (sur laquelle nous reviendrons très bientôt) avec Yvon Chouinard (Fondateur et PDG de Patagonia), Paul Petzl (PDG de la société du même nom) et François Lemarchand (Fondateur et PDG de Nature & Découverte), nous avons trouvé dans le courrier quotidien le 310ème numéro de ce que nous avons l’habitude d’appeler en interne « la lettre bleue ». C’est en fait La Lettre Economique Montagne Expansion, qui est envoyée tous les 15 jours à tous les professionnels de la Montagne en France et en Andorre. Jusque là, rien de très palpitant. Sauf qu’en l’ouvrant, nous avons eu la surprise et le plaisir de découvrir un article d’une belle longueur présentant les activités de SWiTCH !

L’article sur la « petite agence qui monte » figure donc dignement aux côtés des news sur quelques géants de l’industrie comme la CDA, P&V et Millet, ainsi que les cours boursiers des entreprises de montagne et de sports. Un signe prémonitoire sur le développement ascensionnel de SWiTCH ? 🙂

Sans blague, nous n’étions pas peu fiers !

 

SWiTCH devient membre de 1% Pour La Planète !

« Aujourd’hui, seulement 5 % du mécénat d’entreprise va à l’environnement. Il ne s’agit pas de vendre la nature, mais d’expliquer qu’elle a un coût et qu’elle mérite un financement ».
Nathalie Kosciusko-Morizer, Secrétaire d’Etat à l’Ecologie

Et comme le dit si bien le fondateur de One Per Cent For The Planet, et accessoirement PDG de Patagonia Inc., Yvon Chouinard : « Sans planète viable, il n’y a ni actionnaire, ni profit, ni employé. Il n’y a aucun profits à faire sur une planète morte ».

Chez SWiTCH, nous avons bien compris que la pérennité de notre entreprise – mais aussi celle de nos principaux clients ! – est directement liée à l’état de la planète. C’est pourquoi nous avons décidé d’assumer notre part de responsabilité dans sa préservation. Nous sommes donc fiers de pouvoir vous annoncer que nous sommes officiellement membres de cette association depuis le 1er octobre 2009.

1 % pour la planète est un mouvement mondial qui regroupe, depuis 2002, plus de 1260 entreprises dans 29 pays. Chacune d’entre elles versent 1 % de leur chiffre d’affaire à un réseau international de plus de 1800 associations protectrices de l’environnement, pour soutenir leurs équipes et leurs actions. Ainsi, lorsque nos clients choisissent SWiTCH, ils contribuent aussi en partie à l’action de ces associations ! Elle est pas belle la vie ?! 🙂

Parce qu’une image vaut milles mots, voici un petit film pour expliquer tout ça :